Le Groupement des industriels et fabricants de l'optique (Gifo) exprime à son tour son inquiétude dans le cadre de la concertation autour du reste à charge zéro (RAC), lancée en janvier dernier. Reçu hier, mardi 10 avril, au ministère de la Santé, le syndicat a réitéré son opposition au projet de réforme et a dénoncé les effets néfastes :
- d’un renouvellement de l’équipement porté à trois ans ;
- d’une éventuelle baisse des plafonds de remboursement pour le reste du marché ;
- de la mise en place d'une nomenclature de produits beaucoup trop restrictive.
Le syndicat a ainsi vivement contesté « l’équilibre du projet présenté par le ministère :
- d’une part la tarification du panier de soins « RAC 0 » exclurait la quasi-totalité des industriels français au travers d’une tarification trop basse ;
- d’autre part, la baisse des plafonds de remboursement, associée à l’allongement de la durée du renouvellement, auraient pour conséquences une casse de l'emploi industriel en France et une baisse générale de la qualité des produits délivrés par le développement d’offres « low cost » ne disposant pas des dernières innovations technologiques, voire des exigences techniques et sanitaires requises.
En outre, l'utilisation d'une nomenclature aussi restrictive se traduirait notamment par une surpondération des produits à haut indice. Résultat : une inadéquation des produits délivrés par rapport aux besoins réels des porteurs et la mise en place d'une médecine à deux vitesses ».
Au cours des échanges avec le ministère, le Gifo a rappelé que les mesures proposées ne contribuent en rien à l’objectif initial de la réforme : améliorer l’accès aux soins et lutter contre le renoncement en optique. Et de poursuivre : « les aspects essentiels que sont l’information, la transparence sur les offres existantes, la prévention, le signalement ou encore l’accès à l’ophtalmologiste sont totalement mis de côté par le ministère ».
En résumé, le Gifo a martelé ses propositions initiales pour une mise en œuvre équilibrée de la réforme, à savoir :
- un panier « RAC 0 », composé de verres 1,5/1,59 avec traitement antireflet, permettant à chacun de disposer de verres de qualité et esthétiques ;
- une communication de cette offre à travers la proposition systématique de 2 devis au consommateur, dont un devis « RAC 0 »;
- le maintien du remboursement autorisé tous les deux ans dans le cadre des contrats responsables ;
- le maintien des plafonds de remboursement dans les niveaux actuels ;
- l’accélération de la dynamique de délégation de tâches aux opticiens diplômés, sous le contrôle de l’ophtalmologiste.
Constatant que leurs propositions formulées à plusieurs reprises depuis des semaines ne sont pas prises en compte, le Rassemblement des Opticiens de France (Rof), le Syndicat National de l’Optique Mutualiste (Synom) et la Fédération Nationale des Opticiens de France (Fnof) ont décidé rappelons-le de quitter la table des négociations.
Les propositions faites par la DSS, pour ce qui nous en est présentés, sont ridicules, et même insultantes, tant pour la filière optique que pour les amétropes, Une telle attitude dans un monde normal serait immédiatement sanctionné par une mise à pied définitive pour incompétence totale.