Contrairement aux récents propos tenus par Agnès Buzyn, chez un opticien mutualiste à Paris, le démarrage de la réforme 100% Santé s’avère plus chaotique que prévu. En effet, depuis le 2 janvier, vous rencontrez tous des difficultés liées à sa mise en route. Selon les informations que nous avons recueillies auprès d’opticiens, de verriers, d’experts en santé, de plateformes et les remontées terrain, le taux de refus de PEC avoisinerait 50% ces derniers jours.
Des causes multifactorielles
- En premier lieu, un problème d’intégration des données dans le système de certaines caisses d’Assurance maladie. Ce qui provoque un refus de prise en charge des assurés par la Sécurité sociale et, consécutivement, par les Ocam. On nous a rapporté un exemple dans l’Eure où les champs de codes LPP de leurs systèmes informatiques sont vides… ! Par ailleurs, tous les salariés de la Cnam ne semblent pas correctement formés. Pour preuve, cette réponse envoyée à un opticien concernant un assuré disposant de la nouvelle complémentaire santé solidaire (C2S) : « Les bénéficiaires de la C2S sont exclus du dispositif 100% Santé ». Un comble !
Reçu par un opticien de la part de la CPAM de Paris
sous réserve que ce ne soit pas un fake
- Les éditeurs de logiciels ont reçu tardivement les catalogues verriers et, de ce fait, n’ont pas pu tester en réel avant le 31 décembre l’ensemble de leurs fonctionnalités. En outre, certains opticiens ne disposent pas des nouveaux codes LPP dans leur logiciel.
- Même impréparation de quelques plateformes de tiers payant qui n’ont pas mesuré la complexité de la mise en place du 100% Santé, avec la gestion des paniers A et B. Idem pour les réseaux de soins, qui, occupés à leurs appels à candidatures de fin 2019, ne se sont pas concentrés suffisamment sur la mise à jour de leur portail en prévision du 100% Santé. La preuve, vous êtes encore nombreux à attendre l’envoi de vos identifiants.
L’ensemble de ces bugs a engendré un grand nombre de dossiers en attente, de l’ordre de 40 à 50%, et consécutivement une baisse d’activité en magasin, par rapport à la même période de 2019, entre 15 et 40%.
Mais, selon l’ensemble de nos interlocuteurs, la situation s’améliore progressivement. Il semble que la plupart des plateformes fonctionnent depuis ce matin (Viamedis annonce l’ouverture de son portail dans les prochains jours). L’activité redémarre peu à peu. Ainsi, l’enseigne Acuitis, qui affichait un recul de CA de -40% en fin de semaine dernière, est passée à -25% en début de semaine et à -10% hier soir.
Nous continuons à travailler au quotidien pour accompagner au plus vite nos clients OCAM qui feraient encore face à des dysfonctionnements du fait de ce big bang informatique, afin de faciliter au mieux l'adaptation des opticiens à cette évolution des règles de prise en charge et pour que les assurés puissent bénéficier au plus vite des nouvelles dispositions prévues par la réforme.
Nous remercions l'ensemble des professionnels de l'optique faisant appel à nos services, et en particulier les quelque 3000 opticiens partenaires constituant notre nouveau réseau en place et pleinement effectif depuis le 02 janvier 2020. C'est aussi grâce à leur confiance que nous sommes en mesure de répondre, dans les temps, aux besoins de l'ensemble des acteurs pour assurer une continuité dans l'accès aux soins.
Pour ce qui concerne l'interview de Madame Buzin, ce serait scandaleux si ce n'était si ridiculement stupide. Pour ce qui est de la mise en conformité des plate formes, compte tenu de l'interdiction qui leur est faite (FAQ dgccrf) de demander communication des ordos et lpp je crains que ce ne soit plus long qu'annoncé. Il semble important sur ce point que l'ensemble des opticiens veillent au respect de cette directive, en rappelant que, celon le RGPG, le transfert de ces données est lourdement condamnable.
Ecrire 'sont excluent', ça sonne de la même façon, mais qu'est ce que ça fait mal à la grammaire ;)
Ah, l'assurance maladie, si on ne l'avait pas... Non contente de faire des remboursements absurdes de 3 cents, elle se lance dans la comm' à tout va comme la ministre de la Santé, qui sans essayer des verres, parle d'équivalence d'équipement A et B et nie les ratés majeurs de cette réforme.