Nonobstant les difficultés inhérentes à la situation sanitaire, la filière optique apparaît résiliente. Acuite.fr a interviewé Lena Henry, directrice générale d’Essilor France, qui revient sur un début d’année positif malgré le contexte difficile pour certains, et nous dévoile les contours de l’année du verrier.
Comment se porte le marché en ce début d’année 2021 ?
Le marché s’est bien tenu au 1er trimestre en dépit de la fermeture de centaines de magasins en centres commerciaux. Les volumes se tiennent par rapport aux chiffres de 2019, qui était une belle année. Malgré les mesures, nous enregistrons une croissance. Nous en déduisons qu’il y a eu un effet de report de la clientèle vers les opticiens qui continuent d’exercer. Les multipropriétaires redirigent les porteurs vers leurs magasins ouverts. Pour nous, c’est un début d’année positif mais nous constatons que certains acteurs sont beaucoup plus touchés que d’autres. Cette situation déforme la concurrence au niveau de la distribution.
Mais la filière est résiliente et elle a de beaux jours devant elle. Je suis immensément confiante. Les enquêtes du Gifo démontrent que les Français portent un fort intérêt à protéger leur vue. Et dans cette lignée, nous remarquons une forte augmentation des petites puissances, tant myopes qu’hypermétropes. Les Français prennent conscience de l’importance de protéger leur vue. C’est un message encourageant pour toute la filière.
Que propose Essilor aux opticiens partenaires pour soutenir leur performance cette année ?
Nous les soutenons de différentes manières et en premier lieu en leur apportant un trafic supplémentaire de clients en magasin. Et nous allons encore accélérer. En termes de communication, nous sommes présents en moyenne au moins une semaine sur deux dans les médias avec nos différentes campagnes, et même une semaine sur quatre en TV. Nous effectuons des opérations locales dans la presse, des campagnes sur les réseaux sociaux, des envois de SMS, etc. Entre médiatisation nationale et communications locales, nous cumulons un total de plus d’1,5 milliard de contacts sur l'année. Nous pensons que surcommuniquer dans cette période est important : il faut dynamiser le porteur, le pousser à agir sur le message.
Nous effectuons également un travail sur la compréhension des marques et des produits. Nous faisons un énorme pas en avant avec le développement du parcours consommateur. En l'axant sur la santé visuelle, via des outils, des instruments et supports dédiés, pour que le client comprenne mieux ce qu’il achète. Il s’agit de créer une expérience d’achat mémorable pour le porteur, qui positionne l’opticien comme un expert de santé. Nous voulons que le porteur en parle autour de lui et dise « j’ai été équipé d’un produit qui a changé ma vie ». C’est important car c’est dans le point de vente que se joue la bataille de la différenciation. Plus de 200 opticiens partenaires ont déjà adopté ce nouveau parcours. Des formations très spécifiques sont proposées pour amener toute l'équipe du magasin à un même niveau de pédagogie et de prise en charge. Les retours sont extrêmement positifs, il y a une vraie valorisation.
Quelles sont les nouveautés prévues cette année ?
Elles sont nombreuses, nous sommes dans une période de 18 mois riche en lancements. Il y a déjà eu Transitions Gen8, Varilux Comfort Max… D’ici l’été, nous allons lancer Stellest, notre verre de freination de la myopie, que nous présenterons plus en détail début mai. Il y a aussi une refonte de la gamme Crizal, et aussi Eyezen Kids… Beaucoup de lancements, beaucoup d’innovations.
Il y aussi d’énormes opportunités à saisir sur le marché. Beaucoup de 2es paires ne sont pour l’instant pas valorisées et il y a à faire sur ce segment. Nous allons ainsi élargir notre gamme de produits disponibles en 2e paire. Mais également mettre en place une offre décalée : à compter de son achat de lunettes, le porteur pourra bénéficier de 12 mois pour acheter sa 2e paire. C’est un moyen de fidéliser le client.
Que va changer le rapprochement avec GrandVision ?
Le projet d'acquisition de GrandVision par EssilorLuxottica est encore soumis à des étapes préalables et n’est pas finalisé à ce jour. Une chose est certaine pour Essilor France : nous continuerons de soutenir fortement les opticiens qui font le choix de travailler avec nous en mettant à leur disposition la meilleure proposition de valeur du marché dans un partenariat long terme gagnant-gagnant. C’est un élément essentiel de notre stratégie, qui nous a permis de faire la différence collectivement sur le marché depuis des années. Contribuer au développement du marché et de l’activité de nos partenaires opticiens par notre innovation, nos marques et nos équipes est le cœur de notre engagement depuis toujours.
