Il y a quelques jours, l'UFC-Que Choisir a dévoilé les résultats d'une étude sur les déserts médicaux en France. À cette occasion, Acuité a contacté Alain Gerbel, président de la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof), pour connaître la réaction du syndicat.
« À voir la carte de l’UFC-Que choisir, la France entière est un désert médical. Pour l’association, cela se définit comme un nombre de professionnels de santé trop faible par rapport à une population donnée. Pour nous, il s’agit d’identifier une rupture dans la chaîne des soins pour apporter à tous les citoyens les soins nécessaires sur tout le territoire. Cela passe par une chaîne coordonnée et une mise en commun des services pouvant être rendus par les médecins et les paramédicaux.
Le problème de l’ophtalmologie est l’accès direct et la verticalité de l’organisation des soins imposée par le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof). L’accès direct contribue à emboliser les cabinets d’ophtalmologie en obligeant les patients à prendre des rendez-vous « de confort » uniquement pour être sûr de pouvoir avoir accès à une consultation. Tous les systèmes développés à ce jour ont échoué.
Une des conséquences dramatiques de ce système réside dans le fait que peu de primo-consultants ont accès à une consultation médicale en ophtalmologie, ce qui pose un grave problème de santé publique.
Pour nous, l'opticien de santé doit être être le point d’entrée de la filière visuelle de par son maillage territorial. Son rôle serait de renouveler et délivrer les équipements et d’orienter vers les orthoptistes et les ophtalmologistes.
En réaction, certains acteurs de notre secteur mettent en place des dispositifs de « téléconsultation ». Cette démarche peut être comprise compte tenu de l’obstination du Snof à s’opposer à l’ouverture d’un débat réel sur l’organisation des soins en ophtalmologie, mais nous ne pouvons la cautionner.
La FNOF milite pour la reconnaissance d’un opticien de santé à part entière, pas d’un opticien presse-boutons dont le rôle serait réduit à un factotum.
Il faut rompre avec l’organisation de ces cabinets médicaux basée sur l’accès direct et la verticalité qui sont facteurs de renoncement et d’inégalité en matière d’accès aux soins en ophtalmologie. »