Suite à l'interview des fondateurs de la société Sym que nous avons réalisée, le président du Syndicat national des ophtalmologistes de France a réagi :
« Pour commencer, juridiquement, la téléconsultation asynchrone, ça n’existe pas. La téléconsultation implique un échange en visio en direct, quand la téléexpertise consiste à échanger des données en différé. Inventer une nouvelle expression comme « téléconsultation asynchrone » n’est qu’une manière de détourner l’attention.
Ensuite, la législation est très claire : la convention entre la Cnam et les opticiens indique bien que l’examen de réfraction est illégal en dehors d’un magasin, hormis dans le cadre d’expérimentations qui concernent en l’occurrence les Ehpad, et non les supermarchés.
Dans la LFSS 2023, les conditions d’attribution de l’agrément obligatoire aux sociétés de téléconsultation indiquent bien que la société qui met à disposition la plateforme d’échange de données ne doit pas être la même que le fournisseur ou le distributeur. Or, il semble que Sym cumule les examens de vue en dehors d’un magasin, la présence en supermarché, la vente d’équipement…les ophtalmologistes qui travaillent avec cette société prennent des risques médico-légaux, et Sym se retrouverait dans une situation de compérage, en plus de pratiquer une concurrence déloyale par rapport aux autres opticiens.
Cette société profite d’une législation qui n’est pas assez précise, ce qui rappelle les dérives des centres de santé qui eux aussi ont tiré profit de la lenteur législative face à la précipitation des nouvelles activités commerciales comme la leur. Par ailleurs, les décisions de justice concernant la société E-Ophta peuvent faire jurisprudence pour déterminer si certains aspects de l’activité de Sym est légale ou non ».