La mission sénatoriale présidée par Marie-Claire Carrère-Gée, a rendu ce 26 septembre, ses conclusions sur les complémentaires santé et leur impact sur le pouvoir d’achat des Français. Le rapport remis par le sénateur Xavier Iacovelli (Renaissance) comprend 22 propositions pour limiter les hausses de tarifs et améliorer l’accessibilité.

Etablir un bilan technique de la réforme 100% Santé

Les sénateurs indiquent que les modalités d'une extension du 100% Santé doivent faire l'objet « d'analyses techniques et financières et d'un bilan partagé de la réforme entre AMO et AMC ». Suivant la même analyse que les complémentaires santé, la mission plaide en optique pour l'espacement du renouvellement des équipements, en passant préalablement par une évaluation de « l'incidence financière du remboursement des montures et des verres tous les trois ans au lieu de deux, sauf évolution de la vue ».

D'après les chiffres indiqués dans le rapport, en 2016 :

  • 13% des Français équipés changeaient de lunettes tous les ans,
  • 36% tous les deux ans,
  • 24% tous les trois ans,
  • et 27% tous les quatre ans.

Sur la base de ces données et des remboursements assurés par les Ocam en optique, la mission estime qu’une telle recommandation pourrait permettre de dégager des économies de l’ordre de 600 millions d’euros pour les complémentaires santé. «Une telle mesure permettrait, en outre, d’accélérer les économies en optique nécessaires à l’équilibre financier de la réforme du 100% Santé et aujourd’hui bien moins importantes qu’anticipées », précise le Sénat.

L'analyse de la FNMF

De son côté, Eric Chenut, président de la FNMF (Fédération Nationale de la Mutualité Française), lors de sa "Journée de rentrée" le 26 septembre, a proposé les mêmes pistes d'économies : « un remboursement tous les 3 ans des équipements optiques » qui lui parait plus réaliste d'un point de vue budgétaire.

Et a demandé également : « un bilan du 100 % Santé, une remise à plat, dans le cadre d'un vrai tour de table », estimant que les dépenses du 100 % Santé sont trop "dynamiques, et qu’initialement les économies réalisées en optique devaient compenser « nos dépenses supplémentaires en audiologie et en dentaire ».

Reste à voir désormais si ces propositions sorties concomitamment le même jour par le Sénat et la FNMF seront, ou pas, intégrées dans le cadre de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2025).