Le sujet de la télémédecine en ophtalmologie ne cesse de faire couler l'encre. Il est de plus en plus urgent que les pouvoirs publics clarifient les textes de loi et se positionnent sur les modèles de télémédecine qu'ils préconisent, au-delà des interprétations des uns et des autres.
Fin décembre 2024, le syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) a déposé une plainte contre la société Sym Optic pour "exercice illégal de la médecine, faux et usage de faux".
« C'est la première procédure officielle du Snof contre Sym Optic », explique Vincent Dedes, président du Snof. « Nous avons souhaité signaler des faits qui nous semblent causer problème. Pour résumer, c'est l'exercice d'opticien forain qui ne respecte pas certaines règles : la téléconsultation asynchrone ne peut pas exister puisqu'une téléconsultation est forcément synchrone. Il ne s'agit pas non plus de téléexpertise puisqu'elle n'est pas facturée comme telle ».
Réaction de Sym Optic
La société Sym que nous avons contacté nous a fait part de sa surprise : « Nous avons découvert l'existence de cette plainte via la presse », indique Mohand Benabdelouahed, co-fondateur de Sym. « Nous n'avons reçu aucun courrier, nous n'avons d'ailleurs aucun contact avec le Snof malgré nos sollicitations. Nous sommes d'autant plus surpris qu'une plainte similaire avait été déposée fin 2024 par l'ordre des médecins de Paris et de Haute-Garonne visant l'un de nos médecins partenaires. Elle avait été classée sans suite, après enquête et auditions de plusieurs de nos collaborateurs et clients ».
« Nous étions soupçonnés de fournir de fausses ordonnances réalisées par de faux médecins. L'enquête à prouvé que ce n'est pas le cas : nous ne travaillons qu'avec des ophtalmologistes travaillant sur le territoire français, qui émettent des prescriptions tout à fait conformes et traçables ».
« Il ne peut pas y avoir d'exercice illégal de la médecine, puisque nous ne pratiquons pas la médecine », ajoute Erwan Corre, co-fondateur de Sym. « Nos médicobus sont équipés de matériels automatiques qui réalisent une réfraction, un fond d'oeil et une tonométrie sans contact. Ces prises de mesures sont ensuite envoyées à un ophtalmologiste partenaire. Nous sommes totalement transparents dans notre activité, et nous échangeons régulièrement avec la direction générale de l'offre de soins (DGOS). Les pouvoirs publics comprennent bien l'intérêt de notre modèle pour aller à la rencontre des populations délaissées par les ophtalmologistes ».
Rappelons que Sym Optic possède une flotte de 12 "médicobus" équipés pour réaliser des examens visuels et délivrer le cas échéant des équipements optiques du panier A. Ces médicobus se déplacent dans des zones rurales où l'accès à un ophtalmologiste ou un orthoptiste est difficile.
La société Sym n'a plus de corners dans des supermarchés, nous a indiqué la direction.
Par exemple plus de 35000 habitants dont les délais de RV ophtalmos se font dans la semaine ?..
Et en audio le problème est pire : l’audiométrie est réservée au médecin et la publicité sur les camions est douteuse