L’intention affichée par la Fnof (avec l’Unom) de signer le futur texte de la Convention nationale de la Cnam agite les enseignes, tout en générant une situation nouvelle sur le terrain syndical. Les représentants des enseignes vont se réunir rapidement.
Du côté des enseignes on rappelle que « c’est la communication qui, depuis vingt-cinq ans, a développé le marché de l’optique en France ; un marché alors moins brillant qu’aujourd’hui ». Or, la probable signature de la convention par la Fnof engagerait toute la profession et mettrait en balance « pas de publicité promotionnelle contre le tiers payant ». Certains, tout en reconnaissant que l’on peut faire évoluer les campagnes publicitaires vers d’autres formes, affichent des craintes : « Limiter la publicité, c’est se refermer : le marché se dégradera ». Pour d’autres, la position de la Fnof révèle toute la contradiction de la profession d’opticien : « Arrimer l’optique au domaine de la Santé, comme le fait la FNOF, c’est courir le risque de freiner les activités commerciales des opticiens : les temps étant à la rigueur budgétaire, les pouvoirs publics n’auront de cesse d’encadrer les prix ». Certains n’hésitent pas à déclarer que les assureurs privés et l’administration s’entendront pour « rembourser le moins possible et imposer les prix les plus bas ». Un propos relayé par des verriers : « Tout ce qui va vers plus de qualité, de confort du porteur, de santé visuelle nous satisfait. Mais si les opticiens obtiennent cet accord, ne leur faudra-t-il pas sortir du contexte purement marchand pour aller vers la Santé ? avec quelles conséquences ?»
Maitre mot ; avenir de la profession
Partout, on précise qu’il ne s’agit pas d’une guerre entre opticiens indépendants et enseignes, mais qu’il s’agit de l’avenir de la profession. Et d’appuyer le propos : « Cette convention menace de mettre la profession dans les mains des pouvoirs publics ». D’autant qu’un « syndicat minoritaire engage toute la profession ».
Cette remarque pose la question de la représentativité et de l’action syndicale dans l’optique. Un président d’enseigne suggère : « Il vaudrait mieux arriver avec des positions communes avant de signer, parvenir à une position commune entre syndicats ».
Certains s’étonnent de la signature de l’Unom (union nationale des opticiens mutualistes) aux cotés de la FNOF et y « voient la création d’un axe Cnam Mutulalité face à la menace que constitueraient les assurances privées ».
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