"L'avenir du système de soin oculaire passe par les réseaux de santé intégrant les trois professions : ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens."
Ce matin, Jean-Luc Seegmuller, Président du Syndicat National des Ophtalmologistes de France, a communiqué à la presse ses 8 propositions "pour que l'ophtalmologie reste une spécialité médicale d'intérêt public". Cette conférence de presse a eu lieu en présence du Pr. Hamard, qui a signé le rapport sur la situation actuelle de la profession d’ophtalmologiste.
Ces 8 propositions sont :
1 – Réduire les délais d'attente entre autres en multipliant par deux le nombre de postes d'internes dans la filière d'ophtalmologie dans les 5 ans.
2 – Supprimer les inégalités géographiques d'accès aux soins en créant des structures d'accueil locales et des locaux de consultation ouverts ce qui permettrait l'installation d'ophtalmologistes dans les régions sous dotées.
3 – Favoriser l'accès à la chirurgie ambulatoire en particulier pour la cataracte.
4 – Mettre l'innovation technologique au service de tous afin que les contrôles effectués soient tous d'une qualité optimale et qu'aucun patient ne soit pénalisé à cause d'un matériel ancien.
5 – Créer de véritables transferts de compétences entre les ophtalmologistes – orthoptistes – opticiens. Pour cela, ils préconisent de renforcer et intensifier la formation des orthoptistes comme aides techniques des ophtalmologistes.
6 – Supprimer les frontières pour les diplômes et assouplir les barrières tarifaires afin de recruter des ophtalmologistes de haut niveau à l'étranger (dans l'Union Européenne ou en dehors).
7 – Développer les réseaux de santé dont l'ophtalmologie a donné l'exemple, comme l'expérimentation qui est actuellement en cours dans la Sarthe et dans laquelle les opticiens pourraient jouer un rôle.
8 – Etablir des référentiels et un protocole de suivi ophtalmologique de la population. Pour cela, des fiches d'informations seraient données aux patients par les ophtalmologistes, comme par exemple sur le sujet de la chirurgie réfractive. Le protocole de suivi ophtalmologique vise, quant à lui, à fixer un rythme des contrôles en fonction de l'age, des facteurs à risque et des pathologies. Ainsi, une personne souffrant d'un glaucome doit bénéficier d'un contrôle semestriel qui peut être rallongé pour les jeunes patients ne présentant pas de risques particuliers.
Dans la constitution de réseaux de santé :
- la priorité reste l’orthoptiste,
- les opticiens intégrés dans un second temps.
Le Dr Rottier met en place dans le cadre des expérimentations "Berland" un réseau d’examen de vision dans la Sarthe. "Ce mode de fonctionnement (ophtalmologiste et orthoptistes dans un même lieu) peut faire gagner 30% de disponibilité au médecin et dans les zones de pénurie, 7% du nombre des ophtalmologistes suffirait à rétablir des délais de rendez-vous acceptables". Les résultats de cette expérimentation seront rendus à la fin de l’année. Déjà une quarantaine de cabinets en France travaillent selon ce mode de fonctionnement et pas seulement dans la Sarthe.
Le deuxième niveau de l’expérimentation intègre les opticiens. Et dans un premier temps ceux de la Sarthe. Lors de réunions, non encore programmées, des ophtalmologistes et opticiens "fixeront ensemble des règles de fonctionnement et les moyens de constater qu’elles sont suivies", résume le Dr Rottier. De part leurs compétences en réfraction subjective, les opticiens, dans le cadre de certification de service, "pourront renouveler les équipements optiques défaillant dans l’intervalle de temps borné entre deux consultations ophtalmologiques. Un intervalle défini selon les cas. L’ophtalmologiste pourra par exemple indiquer explicitement la durée de validité de l’ordonnance. L’acuité visuelle du patient devra être de 10/10e".
Cela implique de la part des opticiens une formation et un équipement adéquat. Un questionnaire établi par les ophtalmologistes leur permettra de soulever des anomalies et d'orienter le cas échéant, immédiatement le client vers l’ophtalmologiste.
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