La fronde anti-réseaux continue de s’étendre. Hier, c’est à Lyon que s’est déroulée une réunion d’informations à l’initiative de l'association Vision d'Avenir. Devant une centaine d’opticiens en milieu d’après-midi et près de 600 dans la soirée, les échanges et témoignages se sont succédés sous le thème « Tous confrères pour défendre notre profession, défendre notre système de santé ».
Parmi les participants, Nicolas Marronnier, opticien, est venu pour s’informer. « Il faut se poser les bonnes questions. Est-ce que le modèle économique proposé par les réseaux de soins est viable. Je suis un chef d’entreprise avant tout. Et puis, est-ce que je fais encore mon métier d’opticien en conseillant correctement mes clients ? », s’interroge-t-il.
Pour les organisateurs de la réunion, la position est clairement de sortir des réseaux. « Rassemblons-nous dans une démarche éthique et déontologique pour être reconnus comme des professionnels de santé et ne plus être considérés comme des commerçants », encourage Thierry Caillat. L’opticien lyonnais incite les professionnels à se réunir, à dialoguer et à se fédérer pour dire stop aux réseaux. « Mon métier, ce n’est pas de faire des factures de tiers payant », souligne-t-il. Après avoir félicité ceux qui avaient fermés leur point de vente pour venir à la réunion, Thierry Caillat a invité les participants à rejoindre l’association des opticiens du Rhône. « Je suis fier de voir autant de monde ce soir. Soyons fiers de notre métier. Nous avons notre destin en main. En nous unissant au niveau départemental, nous pourrons mener des opérations de communication dans la presse et des campagnes de sensibilisation des clients », a aussi expliqué Didier Rosset des Opticiens de Savoie. Et de préciser " L'offre à candidature Kalivia est un bon test pour savoir si le travail que l'on a fait durant les douze derniers mois a un sens ".
En un an, l’écrasante majorité des opticiens du bassin chambérien a rejoint l’association et s’est ré-appropriée le métier en quittant les réseaux et en ne répondant plus aux appels d’offres. Pour Ludovic Odobez, l’un des initiateurs de ce projet, la peur a changé de camp. « Les réseaux ont joué sur la peur pour inciter les opticiens à les rallier. Aujourd’hui, c’est eux qui ont peur de ce qui se passe », affirme-t-il.
Les organisateurs et les intervenants de la journée lyonnaise de mobilisation
Le discours séduit, mais certaines inquiétudes demeurent. Thierry Guillermin, opticien à Annonay, questionne sur la position des enseignes. « Les enseignes sont intéressées par notre haut de bilan pour toucher des royalties. Nous n’avons pas les mêmes schémas économiques car on ne vit pas sur les mêmes modèles. Les enseignes ont eu tout intérêt à tisser des liens avec les Ocam qui pouvaient drainer du flux dans les magasins de leur réseau. Elles se sont peut-être faites avoir, mais leur attitude vis-à-vis des réseaux n’est toujours pas claire », analyse-t-il.
Une collègue de L’Arbresle, en région lyonnaise, craint, elle, de voir fuir la clientèle. « Si je vends à mon client des lunettes à un prix plus élevé aujourd’hui qu’il y a 2 ans parce que je suis sortie des réseaux, comment va-t-il réagir », s’inquiète-t-elle. Astrid Anquetil, opticienne à Bordeaux et très impliquée dans les réunions qui se multiplient partout en France, confirme que « sortir des réseaux de soins, ça se prépare ». « Avec les réseaux de soins, la clientèle vient toute seule, mais on devient des salariés des mutuelles. Pour être hors réseaux, il faut trouver son ADN et séduire la clientèle avec des vitrines attrayantes, des belles collections, un large choix… », explique-t-elle. Et à partir d'une étude réalisée par Stéphane Corfias, Astrid Anquetil a démontré que l’opticien hors réseaux s’y retrouve mieux financièrement. Pour préserver sa marge et son résultat net, l’opticien sous réseaux devra doubler son volume de vente. Or, dans les faits, la fréquentation peut augmenter d’environ 15% par l’effet réseaux, mais guère plus. Et ceci n’est pas une généralité.
Pour terminer la journée, Frédéric Bizard, économiste et professeur à Sciences-po Paris, a fait une présentation éclairée sur les dangers des réseaux de soins. A l’issue de la soirée, les participants avaient une vision claire du marché et des risques des réseaux pour la profession. C’est donc fermement décidé à agir et à coopérer pour lutter contre les réseaux de soins que les opticiens du Rhône et des départements voisins sont repartis.
pour pouvoir exercer son vrai métier d'opticien , à travers le conseil ; les examens de vue ,la basse vision etc... De mon coté c'est fait , et je l'ai même annoncé par mailing à mes clients : ensemble retrouvons notre liberté en 2016 de choisir en conscience notre opticien , notre complémentaire , dentiste....
L'union fait la force , j'espère que cette fois ci les opticiens ne se précipiteront pas à répondre aux prochaines appels d'offres , en le faisant, ils se mettent la corde autour du cou... leur tarification n'est pas viable à moins de licencier et et de travailler jour et nuit ensuite pour absorber les 50% de clients nécessaires.
Idéalement,sortir des contrats déjà en cours....
bon choix à chacun
moi je suis heureuse d'avoir retrouver ma liberté....
“C'est toujours sur une démission collective que les tyrans fondent leur puissance.”
Maurice Druon / Le Pouvoir
Laissons plus de place à la réflexion, contestations et imaginations sur la mutation de notre profession de demain.
Peut-être pourrait-on ainsi former des opticiens qui ne soient pas seulement adaptés aux besoins de l'économie, mais qui aient l'imagination et le tonus intellectuel nécessaires pour faire face aux grands problèmes de la société dont ils seront demain les animateurs.
J'ai toujours dis que les intermédiaires (Centrales) et les mutuelles sont des centres de cout..
Achetez en direct au bon fournisseur, cela vous permettra de vendre au bon prix en faisant de la marge, donc de faire venir le client.
Regardez les lignes couts et bénéfices cachées de vos intermédiaires et vous verrez qu'ils vivent à vos crochets..
Apprenez à acheter du 1.5 SAR à [...]€ et du 1.6 SAR de marque à [...]€...
Et des montures à des prix intelligents...
Bonne Journée
Un bon gestionnaire s'en sortira même en temps de crise. Mais un opticien n'est qu'un bac +2... RDV lundi à Rennes.
cela fait 20 ans que nous aurions du nous mobiliser
longue vie a tous ces regroupements pour que tous ces réseaux cessent de faire notre métier