L’affaire a été révélée dans le « New England Journal of Medicine ». Trois femmes pensaient participer à un essai clinique homologué en Floride alors que l’expérience n’avait pas reçu d’accord officiel et était réalisée hors de tout cadre réglementaire.
Le procédé consistait à injecter dans les yeux de ces patientes, âgées de 72 à 88 ans, des cellules souches dérivées de cellules graisseuses. Atteintes de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), elles présentaient un décollement de la rétine et des hémorragies. Peu d’éléments laissaient penser que des cellules prélevées dans la graisse de l'abdomen puissent devenir des cellules de l'épithélium rétinien pigmenté. Outre ce choix de cellules souches hasardeux, une préparation de mauvaise qualité aurait également possiblement contaminé la solution. Autre fait troublant : l'intervention a été réalisée dans les deux yeux des patientes en même temps, guère prudent pour ce type de thérapies expérimentales.
Méfiance
Les ophtalmologistes Jeffrey Goldberg et Thomas Albini, co-auteurs de l’étude de cas publiée dans le « New England Journal of Medicine » ont dénoncé cette affaire. Selon le Dr. Goldberg, il convient de « faire prendre conscience aux malades, au corps médical et aux agences fédérales de réglementation, des risques de ce type de recherches peu contrôlées et financées par les patients ». De son côté, le Dr Thomas Albini, professeur d'ophtalmologie clinique à l’Université de Miami, souligne que « les cellules souches suscitent de grands espoirs et ces types de cliniques attirent des malades désespérés qui pensent qu'une telle thérapie va les guérir mais dans ce cas ces femmes ont été victimes d'une expérience clinique hors des normes et dangereuse ».
Les patientes avaient chacune payé 5 000 dollars pour l'intervention. Or, les études scientifiques et médicales sérieuses ne sont jamais financées par les patients.