L’espoir pourrait renaître pour les plus de 1,5 million de personnes en France atteintes de Dégénérescence Maculaire Liée à l’âge (DMLA) et 30 000 patients concernés par des rétinites pigmentaires. Une équipe de chercheurs français a réussi à améliorer la vision de rats atteints de rétinite pigmentaire, grâce à la greffe d’un pansement cellulaire obtenu à partir de cellules souches embryonnaires humaines.
Les résultats publiés dans Science Translational Medicine notamment grâce aux dons du Téléthon, ouvrent la voie à un traitement pour les rétinites pigmentaires ainsi que les maladies dégénératives de la rétine, comme la DMLA. Les recherches ont été menées par Christelle Monville, professeure au laboratoire I-Stem (AFM Téléthon, Inserm et Université d’Evry) et Olivier Goureau, directeur de recherche Inserm au sein de l’Institut de la Vision.
Une nouvelle approche « innovante »
Ces dernières années, les scientifiques ont essayé de remplacer les cellules déficientes des patients en injectant dans l’œil des cellules de l’épithélium pigmentaire rétinien mises en suspension – c’est-à-dire séparées les unes des autres – obtenues à partir de cellules souches embryonnaires humaines. « Cette technique n’est cependant pas optimale en termes d’assimilation et de survie des cellules délivrées », fait savoir l’Inserm.
Les chercheurs français tentent de contourner ces problèmes grâce à une approche « innovante ». « Après avoir différencié les cellules-souches embryonnaires humaines en cellules épithéliales, nous les avons ensemencées sur un segment de membrane amniotique humaine afin de réaliser un pansement ou patch cellulaire de 2x3 millimètres », détaille Christelle Monville.
Ce patch a été ensuite posé par les scientifiques, de la même manière que l’on remplace un cristallin, à la surface de la rétine de rats présentant une rétinite pigmentaire. En parallèle, d’autres rongeurs ont reçu une injection de cellules en suspension.
Des résultats probants
Après 13 semaines d’observation, les rats greffés à l’aide d’un patch présentaient de meilleures performances visuelles et sur un plus long laps de temps par rapport aux animaux ayant reçu les cellules en suspension. « Nous avons démontré que la technique du patch cellulaire, plus efficace, ouvrait des perspectives thérapeutiques », se réjouit Christelle Monville
Forts de ces résultats, les chercheurs comptent déposer prochainement une demande d'autorisation pour un essai clinique chez une douzaine de patients atteints de rétinites pigmentaires. L'essai devrait commencer en 2018 à l'hôpital des Quinze-Vingts de Paris. « A terme, cette nouvelle piste pourra être appliquée à toutes les pathologies dans lesquelles on observe une altération de l'épithélium pigmentaire rétinien, notamment dans les formes de la DMLA dite sèche, ou atrophique », ajoute l'Inserm.