Qu’en est-il de la prévalence de la myopie chez les enfants en France ? Voici la question à laquelle le Pr. Nicolas Leveziel, chef du service ophtalmologie au CHU de Poitiers, a répondu lors du symposium de la Fondation Krys Group organisé lors du 124e congrès de la Société Française d'Ophtalmologie (SFO 2018).
Le Pr. Nicolas Leveziel a présenté les résultats de la 1 re étude épidémiologique réalisée en France en partenariat avec Krys Group. Les données sur la prévalence de la myopie dans le monde sont connues : en Asie, 20% des jeunes ont une myopie forte et l'on prévoit un doublement du nombre de myopes dans le monde d'ici 2050.
Le Pr. Nicolas Leveziel, chef du service ophtalmologie au CHU de Poitiers
La prévalence de la myopie augmente en France
« De nombreuses études ont mis en évidence l'épidémie de myopie particulièrement dans les pays asiatiques. Mais il n'existait pas de données épidémiologiques européennes et de surcroît françaises jusqu'à maintenant permettant d'évaluer la hausse de la prévalence de la myopie chez les jeunes », explique le Pr. Nicolas Leveziel.
C'est chose faite avec cette étude : elle se fonde sur les données anonymisées envoyées par 696 magasins Krys Group, qui totalisent plus de 620 000 enfants avec un âge moyen de 10,8 ans. Sur cette base, 27% des jeunes sont myopes (22% ont une myopie faible, 4,4% une myopie modérée (entre -3D et -6D), 0,7% une myopie forte et 0,10% une myopie très forte. « A 18 ans, près de 44% des enfants sont myopes. La prévalence de la myopie en France est certes moindre qu'en Asie, mais elle augmente », fait-t-il savoir.
Les données de l'étude qui portent sur les 5 dernières années vont être corroborées avec les data de l'Insee de manière à pondérer les résultats pour pouvoir être étendus à la population générale. « Les enfants seront suivis encore pendant 3 ans : sur une période de 8 ans, nous aurons ainsi une estimation de la progression de la myopie et de ses incidences », a ajouté le Pr. Nicolas Leveziel.
Symposium de la Fondation Krys Group organisé lors du congrès de la SFO 2018
Du coup je me demande si une entreprise privée est légitime pour collecter ces données et les analyser.N y a t il pas un risque qu une entreprise privée cherche ainsi à légitimer son accès aux données de santé en se substituant aux pouvoirs publics ?
En agissant ainsi, Krys Group n'ouvre t il pas un peu plus la voie d'accès pour les Ocam aux données de santé? Cette démarche, aussi vertueuse soit elle, ne pourrait elle pas avoir des effets secondaires non bénéfiques pour la population ?