Il y a 1 an, Agnès Buzyn, ministre de la Santé et des solidarités, a nommé 3 délégués dans le cadre du plan de lutte contre les déserts médicaux nommé « Renforcer l’accès territorial aux soins ».
Leur objectif ? Identifier les bonnes pratiques sur le territoire auprès des acteurs de la santé (médecins, étudiants, patients) ainsi que les difficultés rencontrées afin d’être force de proposition dans la mise en œuvre du plan.
Elisabeth Doineau, sénatrice de la Mayenne (53), Thomas Mesnier, député de la Charente (16), et Sophie Augros, médecin généraliste, ont remis leur rapport à la ministre le 15 octobre. Selon leurs conclusions, c’est à partir des territoires fragiles que s’inventent les soins de proximité de demain.
Voici leurs recommandations :
- Encourager les stages ambulatoires, en priorité dans les zones fragiles, et accompagner les projets d’installation via un accueil physique personnalisé et suivi dans le temps
- Développer l’exercice coordonné avec des communautés professionnelles territoriales de santé pour une mutualisation des moyens sur le modèle des maisons et centres de santé
- Déployer la télémédecine
- Soutenir les nouveaux modes d’exercice qui s’appuient sur la mobilité des professionnels de santé (cabinets secondaires des médecins libéraux, consultations avancées, antennes d’un centre de santé ou encore médecine itinérante)
- Favoriser les délégations et coopérations interprofessionnelles
- Simplifier l’exercice libéral et libérer du temps médical
Les propositions des délégués au sujet des coopérations interprofessionnelles résident, entre autres, dans le développement rapide du champ de compétences des professionnels de santé non médecins. D’après leurs constatations sur le terrain, « il faudrait permettre l’exercice de compétences nouvelles sous conditions d’inscription dans un mode d’exercice coordonné, envisager des compétences ciblées sur des actes susceptibles de libérer du temps médical et envisage l’accès direct ou le remboursement pour certains actes pratiqués par les professionnels de santé non médecins dans le cadre de référentiels ». Dans le rapport, les délégués prennent pour exemple les pharmaciens « qui ont vu leurs compétences réglementaires s’élargir progressivement en matière de dépistage, de recours aux tests rapides d’orientation et de diagnostic, de promotion de la santé et, plus récemment, de vaccination contre la grippe saisonnière ».
« Le travail des délégués à l’accès aux soins a mis en évidence les leviers et les conditions de réussite qui sont ceux de Ma Santé 2022. Il nous faudra nous inspirer de ces réussites, nous appuyer sur elles pour convaincre l’ensemble des professionnels de santé de faire évoluer leur manière d’exercer », a déclaré Agnès Buzyn lors de la remise du rapport des délégués à l’accès aux soins. A cette occasion, elle a également prolongé leur mission d’un an.