Une clinique québécoise de chirurgie réfractive, du nom de Laservue, poursuit pour 5,4 millions de dollars (3,5 millions d’euros) l’avocat d’une patiente ayant perdu la vue suite à une opération de correction de la myopie. Celui-ci a tenu à la presse des propos "musclés" contre la profession, lesquels auraient fait, selon la clinique, chuter de moitié son chiffre d’affaires et celui de toute l’industrie de la chirurgie réfractive dans cette province du Canada.
En février 2006 au Québec, la patiente Karine Cloutier a intenté une action en justice contre le Dr Michel Pop, un ophtalmologiste renommé de Montréal : elle a en effet perdu la vue suite à une opération de correction de la myopie au laser pratiquée par ce docteur, sans avoir été préalablement informée des risques que comporte ce type d’intervention. S’indignant de la formule de consentement signée par Karine Cloutier, qu’il a jugé incomplète et présentée rapidement, son avocat Marc Boulanger a réclamé au praticien la somme de 2,3 millions de dollars canadiens, soit 1,5 millions d’euros.
Aujourd’hui, Laservue accuse l’avocat d’avoir "délibérément élargi le débat judiciaire qui opposait sa cliente au Dr Pop pour profiter de la tribune et s’engager dans une véritable campagne à l’encontre de tous les ophtalmologistes". "Par la faute de Maître Boulanger, notre chiffre d’affaires est passé de 12 millions de dollars à 6 millions de dollars, au contraire d’une croissance annuelle enregistrée depuis 4 ans d’environ 29%" précise la poursuite, qui souligne aussi que toutes les cliniques de chirurgie réfractive subiraient le même sort.
L’avocat a notamment assimilé les ophtalmologistes à des vendeurs poursuivant avant tout un but lucratif : "Les risques sont minimisés. Vous vendez une automobile, vous vendez une opération de l’œil au laser, c’est la même chose ! Il y a beaucoup d’argent privé en jeu. On banalise les risques qui ne sont pas tous expliqués" avait-il notamment dénoncé dans la presse québécoise.
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