Le travail de nuit sous une lumière artificielle provoque, selon les spécialistes, des troubles du sommeil et génère un risque élevé de pathologies. Pour prévenir ces effets néfastes sur le rythme biologique, des chercheurs canadiens ont mis au point des verres spéciaux censés rééquilibrer les niveaux hormonaux. Le travail nocturne perturbe en effet les niveaux hormonaux dans des proportions critiques : il ralentit notamment la production de mélatonine, une hormone qui joue un rôle majeur dans la prévention du cancer.
"La nocivité de l'éclairage de nuit est en fait liée à une très étroite bande de longueurs d'onde, présente dans la partie bleue du spectre", explique le scientifique Robert Casper, du Samuel Lunenfeld Research Institute de Toronto. Son équipe a ainsi élaboré des équipements filtrant les longueurs d'ondes incriminées : les verres présentent une teinte légèrement jaune, qui ne trouble pas la vision du porteur.
Testé sur des étudiants de l'Université de Toronto au cours d'une simulation de travail nocturne, cet équipement a prouvé son efficacité sur les niveaux hormonaux. Selon Robert Casper, ces lunettes pourraient également améliorer la vigilance visuelle des travailleurs de nuit, et faciliter la transition entre la semaine (activités nocturnes) et le week-end (activités diurnes). Des infirmières testeront bientôt ces lunettes pour confirmer leurs bénéfices sur la santé.
Les verres devraient être disponibles d'ici la fin de cette année, au prix de 150 dollars la paire (environ 95 euros). Des filtres pourront aussi être appliqués sur des verres correcteurs, voire des ampoules, dans les situations où le port de lunettes s'avère difficile. Notons que ce projet est financé par les Instituts de Recherche en Santé du Canada, qui y voient un grand progrès pour les dizaines de millions de travailleurs de nuit dans les pays occidentaux.
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