La technologie actuelle de vision nocturne* est volumineuse et coûteuse, ce qui la limite principalement aux militaires et aux professionnels (imagerie industrielle, biologique, etc).

Des chercheurs de l'université nationale autralienne ont franchi une étape importante vers la création de lunettes de vision nocturne grand public. Un dispositif qui pourrait avoir un large éventail d'applications, de la conduite de nuit à la randonnée en passant par le travail dans des conditions de faible luminosité.

Leur nouvelle technologie de « vision infrarouge améliorée par conversion ascendante non linéaire dans des métasurfaces non locales », décrite dans la revue Advanced Materials, utilise des filtres infrarouges ultra-fins (plus fin qu'un morceau de film alimentaire).

Ces films pourraient un jour être intégrés sur des verres ophtalmiques, donnant la possibilité à l'utilisateur de visualiser simultanément le spectre de la lumière infrarouge et visible.

Plus pratique, cette nouvelle technologie offre également plusieurs avantages par rapport aux systèmes existants : elle produit des images plus nettes et plus précises, et elle fonctionne à température ambiante.

Les chercheurs affirment que leur technologie pourrait être prête à être commercialisée dans les cinq prochaines années.

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Conversion ascendante de l'infrarouge (IR) vers le visible (VIS) pour les applications de vision.
a) Schéma du convertisseur ascendant non linéaire pour l'imagerie infrarouge, où la lumière infrarouge illuminant un objet et passant à travers une lentille (L1) est convertie de manière cohérente en lumière visible et capturée par une autre lentille (L2) pour être finalement observée sur un appareil conventionnel. Caméra à base de silicium.

 

*La technologie traditionnelle de vision nocturne nécessite que les photons infrarouges traversent une lentille, puis rencontrent une photocathode qui transforme ces photons en électrons, qui traversent ensuite une plaque à microcanaux pour augmenter le nombre d'électrons générés. Ces électrons qui traversent un écran phosphorescent sont reconvertis en photons, produisant une image intensifiée et visible à l'œil nu. Ces éléments nécessitent un refroidissement cryogénique pour éviter que le bruit thermique ne soit également intensifié.