L'Italie a choisi de combattre la contrefaçon en frappant le portefeuille des consommateurs. Des amendes record ont été distribuées à deux touristes de la station balnéaire de Jesolo (Vénétie). Les autorités espèrent qu'elles auront valeur d'exemple.
En juin, la police municipale de Jesolo a interpellé une citoyenne américaine de 25 ans en pleine transaction. La jeune touriste a écopé d'une amende de 1000 euros pour avoir acheté 30 euros une fausse solaire Christian Dior à deux vendeurs ambulants. Quelques semaines plus tôt, une touriste autrichienne avait reçu une amende similaire pour l'achat d'un sac contrefait Louis Vuitton.
A l'origine de l'arrêté municipal, le maire de Jesolo croit à l'exemplarité des sanctions : "Il n'y a plus d'excuses désormais, tous les visiteurs savent que l'acquisition de produits contrefaits est sévèrement puni". Tracts, panneaux et annonces sonores préviennent les estivants des sanctions encourues, tandis que la police locale patrouille le long des plages.
Le chiffre d'affaires de la contrefaçon est estimé à 7 milliards d'euros par an en Italie, sans compter le manque à gagner fiscal pour l'Etat italien. Le marché de la contrefaçon aurait explosé de 1850% entre 1993 et 2005. Une loi de 2005, renforcée cette année pour défendre le made in Italy, prévoit des amendes pouvant aller jusqu'à 10.000 euros à l'encontre de qui achète des produits contrefaits.
Hier à Venise, lors de la Journée nationale anti-contrefaçon, Vittorio Tabacchi, président du Mido et de l'Anfao, a participé au nom de la filière optique à la destruction symbolique de lunettes contrefaites. 42 millions de produits contrefaits ont été saisis en Italie pour la seule période de janvier à avril 2010.
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