Comme tous les trimestres, le groupe Altares a dévoilé les résultats des défaillances d’entreprises. Pour notre secteur, les chiffres sont encore très bas. Alors que 15 commerces de détail d’optique avaient fait l’objet de procédures collectives au 1er trimestre, le nombre tombe à 12 pour le 2e. A titre de comparaison, il y en avait eu :
- 24 au 2e trimestre 2019
- 43 au 2e semestre 2018
Parmi ces 12 magasins concernés, on recense :
- 9 liquidations judiciaires
- 2 redressements
- 1 procédure de sauvegarde.
Une forte baisse de manière générale
Tous secteurs confondus, il y a eu « seulement » 5 766 défaillances au cours des 3 derniers mois en France. « Seulement », car il y en avait eu 11 500 au 1er trimestre et 12 347 au 2e trimestre 2019.
Thierry Millon, directeur des études Altares, commente ces chiffres : « Ils paraissent invraisemblables au regard de la force de la crise. En réalité, c’est l’aménagement des textes règlementaires qui a permis cette étonnante résistance des entreprises. Sans cette adaptation du droit et l’aide des pouvoirs publics, des dizaines de milliers d’entreprises seraient tombées dès ce 2e trimestre. »
100 000 entreprises en danger ?
Si le pire a donc été évité jusque-là, il pourrait être à venir : Altares constate que près de 100 000 sociétés disposent de moins de 30 jours de trésorerie, contre 4 à 5 mois de manière générale. En optique, selon nos confrères de Bien Vu (n°289, juin 2020, page 11), 24% des magasins estimaient avoir une trésorerie leur permettant de tenir tout au plus un mois. Les deux tiers des sondés affirmaient même avoir moins de 3 mois de liquidités.
Une forte hausse des défaillances au 2nd semestre est ainsi crainte, et toutes les entreprises qui ont été « préservées artificiellement de la défaillance sur le 1er semestre pourraient venir gonfler les chiffres du 2nd semestre », selon Thierry Millon. Aussi, 43 400 emplois sont menacés à l’issue de ce 2e trimestre, contre 41 000 à la même période en 2019. Un chiffre en hausse de 5,8%.
Mais le directeur des études Altares reste néanmoins optimiste : « Nos entreprises ont su montrer jusque-là qu’elles savaient résister. Ne sous-estimons pas leur capacité à passer le cap et déjouer les pronostics de fin du monde, à la faveur d’une reprise plus dynamique qu’attendue, déjà perçue dans certains secteurs. »