Le CTIP (Centre Technique des Institutions de Prévoyance) et le Credoc (centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) ont réalisé en décembre dernier une enquête sur "l'opinion des salariés et des employeurs sur les complémentaires santé et leur évolution dans le cadre des réformes de l'Assurance maladie"*. Alors que Nicolas Sarkozy souhaite transférer la prise en charge de certaines dépenses de santé peu remboursées par le régime obligatoire - dont l'optique - vers les complémentaires santé, il apparaît que ce désengagement de la Sécurité sociale est jugé "tout à fait intéressant" ou "plutôt intéressant" par 67% des salariés (79% des moins de 30 ans) et par 81% des employeurs interrogés. Principales raisons évoquées par les personnes défavorables à ce transfert de risque : le coût des complémentaires augmenterait, le système serait moins solidaire et la qualité des soins serait moins garantie.
En corollaire du déremboursement éventuel, 85% des salariés et 61% des employeurs plaident en faveur d'une obligation pour les entreprises de mettre en place un niveau minimal de complémentaire santé pour leurs salariés. En outre, 62% des patrons préfèrent garder, avec les représentants du personnel, le choix des niveaux de remboursement des complémentaires, plutôt que de les voir imposés par l'Etat.
Autre enseignement de l'étude : l'optique et le dentaire sont considérés comme les postes où le remboursement par les complémentaires est le plus important (devant les dépassements d'honoraires). La moitié des salariés se renseigne toujours ou souvent sur leur reste en charge avant l'achat d'un équipement optique : 32% expliquent en effet qu'ils n'ont pas les moyens de payer le reste à charge et 28% que leur complémentaire exige un devis.
Rappelons que l'ensemble de la filière de la santé visuelle se mobilise quant à elle contre l'hypothèse d'un désengagement de l'Assurance Maladie sur les équipements optiques, par le biais d'un manifeste ouvert à signature (voir news en relation du 21/02/2008). Selon elle, un tel déremboursement entraînerait une démédicalisation du secteur dommageable pour l'avenir de la santé visuelle et, plus largement, de notre société. Vous pouvez retrouver, signer ce manifeste et accéder à la liste de ses signataires sur www.valeurs-de-civilisation.com.
Le site valeurs-de-civilisation.com veut mobiliser les professionnels et le public contre la démédicalisation du secteur