Interrogée hier matin au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro sur la possibilité de confier aux complémentaires santé la totalité du remboursement des soins d'optique, la ministre de la Santé a répondu : "la question est posée, d'autant que dans les quatre ans qui viennent de s'écouler, la marge bénéficiaire de ces organismes est passée de 12% à 23%. Donc il y a des marges de manoeuvre". Le gouvernement estime ainsi que les complémentaires santé pourraient prendre en charge davantage de dépenses sans pour autant augmenter les tarifs de leurs cotisations.
Roselyne Bachelot a cependant posé diverses conditions à cet éventuel désengagement : les complémentaires devront être davantage mises en concurrence pour éviter une hausse de leurs primes, devront "faire en sorte que tous les Français soient couverts par une complémentaire" et prouver leur aptitude à mieux gérer les dépenses. "Il faut que ça apporte un vrai outil de régulation, c'est-à-dire qu'elles fassent la preuve qu'elles ont un avantage, une valeur ajoutée par rapport au régime obligatoire" a-t-elle expliqué.
D'autres dépenses, comme celles relevant des soins dentaires, pourraient également faire l'objet d'un désengagement de l'Assurance maladie. La ministre a d'ores et déjà exclu les maladies de longue durée de ces transferts de prise en charge. Ces mesures devraient être annoncées en juillet, afin d'être incluses dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2009. Rappelons que l'Asnav (Association Nationale pour l'Amélioration de la Vue), le Conseil Interprofessionnel de l'Optique (CIO, qui regroupe le Gifo, la Fnof et le Synope), le Snof (Syndicat National des Ophtalmologistes de France) et le Syndicat National des Orthoptistes se mobilisent actuellement contre l'éventualité de ce désengagement, par le biais d'un Manifeste Citoyen ouvert à signature. Pour signer cette pétition, rendez-vous sur valeurs-de-civilisation.com.
Economie