Les premiers signes de la hausse des prix des complémentaires santé se font sentir. Selon les chiffres publiés par la FFSA (Fédération française des sociétés d'assurance), le montant des cotisations santé encaissées par les assurances a chuté de -2% sur les 7 premiers mois de l'année 2011. Cela signifie que certains titulaires de contrats d'assurance santé ont opté pour des garanties moins onéreuses (donc moins généreuses), voire ont abandonné purement et simplement leur couverture complémentaire. La FFSA explique que ce recul est dû « à l'effet taxe CMU », et que « les nouvelles mesures annoncées le 24 août par le gouvernement impacteront négativement l'évolution de la branche ».
Le coût des complémentaires santé pèse de plus en plus
En effet, l'alourdissement régulier des taxes imposées aux complémentaires santé, notamment au titre de la contribution au fonds CMU (cet impôt est par exemple passé de 2,5% à 5,9% de leur CA entre 2008 et 2009) provoque un renchérissement constant des tarifs des Ocam. La situation s'aggravera inévitablement si le gouvernement maintient sa récente décision de doubler la taxe sur les contrats « solidaires et responsables » (qui représentent 90% des contrats de complémentaires santé). Selon l'UFC-Que Choisir, cette nouvelle augmentation engendrera un surcoût moyen de 20 euros annuel par contrat.
Chute du CA des assurances santé : un cas rare
Notons que le recul du chiffre d'affaires des assurances santé souligné par la FFSA est une situation rare. Depuis plusieurs années, le montant total de leurs cotisations était en hausse constante : en 2010, il avait progressé de +5,3% selon la FFSA. Selon le fonds CMU, le marché total de la complémentaire santé (assurances, mutuelles et institutions de prévoyance) a enregistré l'année dernière une croissance de +4,23%, plus faible que les années précédentes. Pour Jean-François Chadelat, le directeur du fonds, cette hausse était « très modérée, l'une des plus basses depuis la création du Fonds CMU en 2000 ». Cette décélération était déjà expliquée par la hausse des tarifs qui pousse les entreprises et les assurés à faire plus attention à leurs contrats.
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