Dimanche 23 mars, s'est clôturé le premier tour des élections municipales. Suite à des résultats en demi-teinte pour le Parti socialiste, les mots « remaniement ministériel » résonnent dans la classe politique. Dans ce cadre, quel pourrait être le sort réservé à Marisol Touraine ? Selon le lequotidiendumedecin.fr, « la ministre de la Santé possède de sérieux atouts pour prolonger son bail mais affiche aussi de lourds handicaps, et sa cote s'est effondrée » auprès des professionnels de santé (74% ne lui font pas confiance, selon le dernier sondage du site avec l'Ifop). « Elle n'a pas fait d'erreur rédhibitoire mais son immobilisme commence à se voir, elle a peur de son ombre », a confié à nos confrères un hiérarque socialiste connaisseur du secteur de la santé depuis 30 ans. « C'est le constat amer que font Matignon et l'Élysée », renchérit sévèrement cet ancien ministre, pour qui la politique de santé « manque de souffle et de sens » depuis de trop longs mois.
« Faut-il y voir un signe ? Marisol Touraine, depuis quelques semaines, a beaucoup mis en avant son propre bilan », remarque le Quotidien du médecin. Concernant la lutte contre les déserts médicaux ou encore les dépassements d'honoraires, elle vente souvent des « résultats encourageants ». Et, les compétences de la ministre ne sont que rarement contestées : « On ne souhaite pas son départ, a précisé au quotidien de la presse médicale Jean-Loup Durousset, président de la FHP (Fédération des cliniques et hôpitaux privés de France). Nous avons eu des confrontations fortes mais nous nous sommes dit les choses. Marisol Touraine a montré dans le compromis de sortie de crise qu'elle nous avait entendus ». « Elle connaît ses dossiers par coeur, cela remonte à son activité de parlementaire, et elle incarne des valeurs fortes, en particulier sur l'accès aux soins », a insisté le Dr. Claude Pigement, ex-responsable santé du PS. « À son actif également : nulle grande grève des blouses blanches depuis deux ans, médecins libéraux ou praticiens hospitaliers. Avec les internes et les carabins, elle a su pacifier le climat », souligne le site spécialisé.
Le calendrier jouerait également en sa faveur puisqu'« il est toujours délicat de se séparer d'un(e) ministre qui a préparé toute la réforme au moment où celle-ci se concrétise », notent nos confrères. Enfin, pour le moment, il n'y aurait aucun « candidat naturel » à gauche pour prendre sa place. « Reste ce procès très tenace en immobilisme, sans doute parce que la santé n'était pas la priorité du gouvernement, tentent de comprendre le Quotidien du médecin. Les 200 forums régionaux autour de la fameuse stratégie nationale de santé (SNS) n'ont pas eu le souffle annoncé. Malgré les promesses de relance, le DMP n'est pas sorti des limbes, tout comme le développement professionnel continu (DPC) dont le fonctionnement et la gouvernance ne sont pas clarifiés ».