Dans un contexte de déficit croissant de l’Assurance Maladie qui va dépasser les 15 milliards d'euros en 2025, les Ocam redoutent un nouveau transfert de charges, ou la mise en place d'une taxe comme évoquée par Catherine Vautrin en début d'année.

Éric Chenut, président de la Mutualité Française, a exposé, dans une interview accordée aux Echos, l'une des solutions préconisées : l'allongement de la durée entre les remboursements des équipements optiques et auditifs.

Ces mesures viseraient à rendre le système de santé plus « soutenable ».

Rallonger les délais de remboursement

Éric Chenut estime que « il n’y a qu’en agissant sur la dynamique de dépense de santé […] qu’on arrivera à rendre notre système soutenable ». Parmi les pistes évoquées, la Mutualité Française propose d’allonger les délais de renouvellement des équipements optiques de 2 à 3 ans, et les équipements auditifs de 4 à 5 ans.

Cette mesure, qui n'est pas une idée nouvelle, vise à réaliser « des économies budgétaires significatives ».

« On continue d'ouvrir des magasins d'optique, dans notre pays, alors qu'on a plus du double de la moyenne européenne. La facture de l'optique n'a cessé d'augmenter [...] on est sur quelque chose qui est devenu déraisonnable ».

Mais ces propositions sont controversées

D'un côté, les partisans de cette proposition, qui a déjà 6 mois, tels que le Sénat et la FNMF (fédération nationale de la Mutualité Française), avancent des arguments économiques. Ils soulignent la nécessité de maîtriser les coûts de santé, en particulier ceux liés aux équipements optiques. Selon leurs estimations, cette mesure pourrait permettre de réaliser des économies de l'ordre de 600 millions d'euros pour les organismes complémentaires d'assurance maladie (Ocam).

Cependant, cette proposition a rencontré une forte opposition de la part des professionnels de la santé visuelle. Par exemple, le syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) a exprimé sa crainte que cette mesure ne pénalise l'ensemble des patients, en particulier ceux ayant des besoins visuels spécifiques. Le syndicat préconise plusieurs autres solutions.

Retrouvez demain les réactions de la Fnof et du Rof.