Cinq ans après avoir créé le CDUO, collectif des diplômés universitaires en optométrie (fondé par des étudiants de la faculté d'Orsay), Jean-François Morinacce et les autres dirigeants de cette organisation viennent de créer le SNO, syndicat national des optométristes.
"Le collectif, qui a fédéré jusqu'à 900 personnes, étudiants et professionnels, visait à promouvoir l'optométrie auprès des pouvoirs publics et d'agir pour sa reconnaissance en France. Aujourd'hui, cette structure a atteint ses limites. C'est pourquoi nous avons décidé de constituer un syndicat pour peser davantage auprès de nos interlocuteurs, avec qui nous avons noué des liens depuis plusieurs années : le Ministère de la Santé, le Ministère de l'enseignement supérieur, l'Assemblée Nationale et la Haute Autorité de Santé" explique Jean-François Morinacce, Président du SNO.
Le but essentiel de ce nouveau syndicat est de faire reconnaître l'optométrie dans notre pays, mais une "optométrie à la française". "Alors que l'AOF (Association des Optométristes de France) défend le modèle anglo-saxon, qui inclue le diagnostic, nous militons pour une pratique limitée à la prescription de lunettes et à l'adaptation de lentilles. La présence de notre nouveau syndicat va donner un nouvel élan à la reconnaissance de notre profession et apporter une structure incontournable dans les importantes discussions à venir".
Le SNO exerce dès maintenant son action auprès des élus et des ministères, qui montrent, selon J-F. Morinacce, "une volonté politique de déléguer de plus en plus de tâches".
Du côté de l'AOF, on estime que la création du SNO ne va pas servir la cause de l'optométrie. Philippe Verplaeste, Président de l'AOF estime que "premièrement, la différence entre optométrie à l'anglo-saxonne et optométrie à la française ne veut rien dire : nous estimons également que le diagnostic n'est pas du ressort de l'optométriste, mais sommes en revanche très attaché au dépistage, qui n'est pas, comme le prétendent certains, un acte médical, puisque les infirmières ou encore les kinésithérapeutes le pratiquent. Deuxièmement, pourquoi avoir créé une autre structure alors que l'AOF existe et est prête à entendre les opinions d'autres professionnels ? En France, au lieu d'unir nos forces, on se divise : ça ne va faire que retarder les avancées. C'est dommage, car la finalité de nos actions sont les mêmes" nous a-t-il déclaré.