Initié dans le cadre du « choc de simplification » voulu par le Gouvernement, un nouveau pas devrait être franchi dès 2016, avec l’apparition du bulletin de salaire simplifié. Alors qu’aujourd’hui, une fiche de paie contient jusqu’à une trentaine de lignes d’information (cotisations salariales et patronales, primes, prévoyance etc.) jugées ésotériques par près de 21 millions de salariés, la nouvelle mouture n’en contiendrait plus qu’une quinzaine.
Dotée d’une présentation plus évidente et claire, la nouvelle fiche de paie verra disparaître certaines mentions trop éloignées de l’employé, comme les cotisations patronales, tandis que les cotisations salariales deviendront plus lisibles et logiques, en étant réparties selon le type de protection qu'elles financent : santé, famille, retraite etc. Rassurez-vous toutefois, étant donnés les changements qu’elle implique en termes de logiciels de traitement, cette réforme se fera d’abord sur la base du volontariat, avant sa généralisation imposée au 1er janvier 2016.
Economie pour les entreprises ?
Alors que les économistes estiment que la rigidité administrative pesant sur nos entreprises nous fait perdre plus de 1% de croissance par an, le Gouvernement explique de son côté que cette nouvelle fiche de salaire aidera les sociétés à faire des économies, puisqu’elle ne coûtera plus que 12 euros par mois contre 17,50 à 33 euros pour les anciens bulletins. Ce bénéfice substantiel devrait permettre de réinjecter jusqu’à 2 milliards d'euros dans l'économie, selon les calculs de Matignon. Mais tous les patrons ne sont de cette avis, certains au Medef tablant même sur un coût d’adaptation de 700 millions d’euros qui frappera lourdement les sociétés.
Reste pourtant que c’est également à la demande des chefs d'entreprise que cette mesure a été élaborée, pour rapprocher la France de ce qui se fait à l’étranger en termes de simplicité. L’Allemagne, où la fiche de paie ne compte que 5 lignes, est d’ailleurs souvent citée comme exemple.