Le Premier ministre a écarté sur BFMTV un retour du RSI vers le régime général de la Sécurité sociale, piste défendue par le ministre de l’Economie. Manuel Valls a également confié que le Gouvernement présenterait aujourd’hui en Conseil des ministres son projet de réforme, préparé depuis plusieurs mois après la remise d'un rapport parlementaire. « La surcotisation que cela impliquerait, justement pour les indépendants, de l'ordre de 30% de plus - je veux leur dire que ce n'est pas la bonne solution- nous a conduit à écarter aujourd'hui cette option », a-t-il fait savoir. Et d’ajouter avec fermeté : « C'est moi le chef du Gouvernement ».
Emmanuel Macron se pose en détracteur du RSI (Régime Social des Indépendants). Pour le ministre de l’Economie, ce dispositif est une « erreur » et il faut réfléchir à « une réforme plus pragmatique ». « Jusqu'ici, nous avons fait une réforme d'aménagement, mais ce régime est-il optimal? Je pense que non », a-t-il fait savoir le 8 décembre lors de l'Assemblée permanente des Chambres de Métiers et de l'Artisanat (APCMA) à Paris, selon le Figaro.
Une réflexion « collective »
« Nous avons besoin des charges, des cotisations pour se couvrir de risques mais l’idée d’avoir un régime propre pour les indépendants ne me paraît pas être une bonne idée », a-t-il estimé. Une des propositions « plus pragmatique » d’Emmanuel Macron consiste à « avoir un guichet adapté pour les indépendants au sein du guichet général ». Le ministre prône également une réflexion « collective » pour améliorer le fonctionnement du RSI. « La vie dans le monde de demain, ce sera une vie de transformation d’activités, on passera de l’indépendant au salarié, au chef d’entreprise », a-t-il expliqué.
Un pré-rapport et des griefs
Cette prise de position d’Emmanuel Macron fait suite à un pré-rapport avec 30 propositions pour améliorer le RSI, remis en juin dernier à Manuel Valls. Aussi, des centaines de travailleurs indépendants ont manifesté ces dernières semaines pour contester ce régime, créé en 2006 pour 6 millions d’affiliés. Parmi les griefs évoqués : des erreurs dans les appels de cotisations, des dossiers perdus ou encore des interventions d'huissiers sur de fausses données. Les commerçants et entrepreneurs revendiquent aussi une baisse des cotisations sociales pour un taux de taxation à 30% et non plus à 47,7%.