Lancée officiellement il y a 1 an, l’association RecyclOptics a pour objectif principal de collecter les verres de présentation des opticiens français et de les faire recycler par une entreprise spécialisée dans le traitement des plastiques, elle aussi située en France.
Si plusieurs enseignes et certains indépendants ont déjà mis au point un système de collecte plus ou moins efficace, de nombreux opticiens cherchent un débouché à ces déchets. Une cinquantaine d’entre eux ont choisi la solution mis en place par RecyclOptics, qui a l’avantage de proposer des emballages Hipli (sac hermétique biosourcé et réutilisable) pour transporter les calibres, et de centraliser les volumes auprès de Mega Optic, de façon à constituer un stock suffisamment important pour que le recycleur Reviplast le prenne en charge. En 1 an, 30 000 verres de présentation ont été récupérés, ainsi qu'une dizaine de kilos de montures.
Carole Riehl, présidente de RecyclOptics, et Jérôme Bourgeois, directeur des ventes de Mega Optic,
travailent ensemble pour trouver une solution aux calibres de présentation
C’est justement parce que ces volumes sont dispersés sur le territoire qu'une filière solide a peu de chance de voir le jour : « jusque-là, les opticiens envoyaient de petites quantités à des centres de recyclage qui en tirent un bénéfice alors que mettre en commun permettrait de développer la filière et, à terme, l'idéal ce serait que ces verres puissent être réintroduits dans notre secteur », explique Carole Riehl, présidente de RecyclOptics. « Mais actuellement ce n’est pas possible, étant donné la diversité des matériaux utilisés, la présence d’encres imprimés, de stickers, des différentes épaisseurs…il n'est pas possible de les recycler en de nouveaux verres de présentation ». Pour y voir plus clair, l’association a commandé une étude de recyclabilité pour faire le point sur le cycle de vie des calibres de présentation.
Un long chemin à parcourir
Certains opticiens lui envoient aussi des lunettes, des verres correcteurs, des verres solaires…pourtant chaque matériau est totalement différent et aucune filière globale n’existe pour chacun de ces produits. Ni au niveau national, ni européen. Face à la complexité chimique et à l’enjeu environnemental, Carole reconnait que c’est à la fois stimulant et désespérant. Mais les sollicitations des professionnels de l’optique et les projets auxquels elle participe, comme la conférence qu’elle co-anime avec Eastman au salon 100% Optical à Londres dans 1 semaine, sont les signes d’une prise de conscience globale qui fait peu à peu son chemin dans les broussailles du greenwashing généralisé.