Après le buzz médiatique de l'ouverture jeudi dernier, un journaliste du magazine Le Point est allé constater de visu comment fonctionnait le magasin à 400 clients par jour de la rue Turbigo : « Lunettes pour tous ». Dans un article paru sur le site de l'hebdomadaire, il indique que « la boutique ne désemplit pas ». Selon les dires de Maxime Verner, un proche de Paul Morlet le fondateur, un bon nombre d'opticiens figuraient même parmi les premiers visiteurs. Des professionnels enthousiastes semble-t-il puisque certains seraient tentés par l'ouverture de magasins franchisés assure Maxime Verner. La visite de Xavier Niel est également évoquée et une explication donnée sur le silence fait sur sa participation financière ou non à l'aventure de « Lunettes pour tous » : « le dire reviendrait à déposséder Paul de son projet. Car c'est lui qui est à l'origine de tout » indique un des amis du jeune patron.
Et le jeune entrepreneur a d'autres préoccupations pour l'instant. Le journaliste évoque le cas de deux clientes mécontentes : l'une qui attend depuis 40 minutes et qui commence à douter de la qualité des verres livrés par le magasin et l'autre qui attend sa deuxième paire car elle s'est aperçue que le montage de ses verres avait été inversé. Dans cet article, on apprend aussi un autre désagrément : au sous-sol du magasin, la meuleuse Nidek dernier cri censée assurer un meulage de verre par minute connaît des problèmes de fonctionnement en condition réelle, « ce qui a le don de plonger [Paul Morlet] dans une colère noire devant ses employés. » Un gros écueil en effet pour « Lunettes pour tous » dont le fonctionnement repose sur la rapidité de montage des équipements, en dix minutes, qui doit permettre d'assurer le volume de ventes quotidien nécessaire à la rentabilité du magasin, rappelons le, entre deux cents et quatre cents paires par jours.
Paul Morlet créateur de « Lunettes pour tous » sur BFMTV : « C'est un succès ! »
Stéphane Soumier, le journaliste qui invitait Paul Morlet dans son émission « Good morning business » parle pour sa part d'un « séisme business ». « Le prix des lunettes divisé par dix ? » demande le journaliste au jeune fondateur de 24 ans, très à l'aise dans le studio de télévision. « En réalité on divise par dix à quinze les prix du marché » répond Paul Morlet. Contrairement au journaliste du Point, une journaliste de BFMTV qui a joué les clientes mystères dans la boutique, est sortie très satisfaite : « ça c'est très très bien passé, elle est très contente de ses lunettes » témoignait Stéphane Soumier. « Nous avons vendu plus de 300 lunettes, délivrées en moyenne en treize minutes samedi. C'est un succès » s'est félicité Paul Morlet. Chez « Lunettes pour tous », « on ne fait pas le tiers payant, qui vous êtes on s'en fiche, d'où vous venez on s'en fiche, de votre mutuelle on s'en fiche, ce qui compte c'est votre correction [...] c'est un service unique au monde !» a-t-il poursuivi avant de détailler son dispositif de ventes. Il n'en fallait pas plus pour que le journaliste rapproche l'offre de « Lunettes pour tous » de l'offre de Free... et de l'investissement dans le magasin de Xavier Niel. Si lui non plus n'a pas réussi à obtenir la confirmation de l'investissement du co-fondateur de Free... il confirme que les soupçons sur cette participation sont de plus en plus partagés.
Marc Simoncini a salué sa prestation sur Twitter : « Bon, finalement j'ai été très timoré dans mes propos, la jeunesse a du bon... Bravo! »
Satisfait ou pas ? info ou intox sur le nombre d'équipements jour ? Ce magasin est-il une aventure sans lendemain ? Ou un concept prometteur ? Mais qu'en pensez-vous ? Acuité a ouvert un sondage à la gauche de cet article pour connaître votre opinion !