Depuis une dizaine d'années, le nombre d'organismes assurant une couverture santé complémentaire a diminué de plus de la moitié. Selon le rapport de la Drees sur leur situation financière, on en dénombrait 713 en 2010, contre 1 702 en 2001. « Ce mouvement de concentration, qui concerne l'ensemble du secteur, touche plus particulièrement les mutuelles », qui dépendent du Code de la mutualité, note l'étude : entre 2001 et 2010, le nombre de celles qui proposent des garanties santé a en effet chuté de -62%, contre -40% pour les institutions de prévoyance et -21% pour les sociétés d'assurance.
Des regroupements qui favorisent les réseaux
Le nombre d'Ocam diminue, non pas parce qu'ils disparaissent, mais parce qu'ils se regroupent pour optimiser leur activité. Dernier exemple en date : Istya, qui a vu le jour au printemps dernier. Ce géant de la complémentaire santé est né du rapprochement de 5 mutuelles (dont la MGEN) et couvre 6 millions de personnes (soit près de 10% de la population française). Ses organismes membres combinent leurs comptes et élaborent des synergies visant à développer leur activité et à optimiser leur gestion, en négociant par exemple des accords avec les professionnels de santé, comme les opticiens. Ce phénomène de concentration risque donc d'induire un développement des réseaux, d'ailleurs soutenu par le gouvernement actuel.
Les mutuelles majoritaires
Rappelons que les mutuelles restent prédominantes sur le marché de la complémentaire santé : même si leur poids se réduit (-4 points entre 2001 et 2010), elles en représentent toujours plus de 56 % (les institutions de prévoyance et les sociétés d'assurance n'en représentant quant à elles que respectivement 17 % et 27 %). Le secteur mutualiste reste par ailleurs très morcelé : sur les 587 mutuelles qui proposent une couverture santé, les 100 premières représentent 80% du chiffre d'affaires total.