Les tarifs des Ocam ont connu une hausse « massive » en 2020. C’est ce qu’affirme l’UFC-Que Choisir sur la base d’une étude réalisée auprès de consommateurs. Face à cette augmentation des cotisations et aux écarts très marqués entre organismes complémentaires, l’association demande à Agnès Buzyn, ministre de la Santé « de mettre en œuvre sans attendre la résiliation à tout moment des contrats d’assurance santé ».
Inflation médiane de 5% sur l’assurance santé
Après avoir lancé un appel à témoignages demandant la transmission des avis d’échéance 2019 et 2020, l’UFC-Que Choisir a recueilli près de 500 contrats émanant de 86 Ocam différents. L’enseignement à retenir : « l’inflation médiane est de 5% en 2020, bien au-delà des 3% annoncés par certains professionnels, et davantage qu’en 2019 (+ 4%). Sur les contrats étudiés (qui peuvent couvrir plusieurs personnes), c’est ainsi un surcoût médian de plus de 80 euros qui sera supporté par les assurés. L’inflation annuelle dépasse même 150 euros pour 20% des contrats étudiés ! », déplore l’association.
Des écarts « béants » entre professionnels
L’UFC-Que Choisir pointe également du doigt la grande disparité des augmentations de primes : « Alors que tous les organismes complémentaires connaissent le même environnement (hausse des dépenses de santé liées notamment au vieillissement de la population, 100% santé), les écarts de pratique entre professionnels sont béants ».
Selon l’UFC-Que Choisir, ce sont les mutuelles qui sont le moins inflationnistes (+ 4,6%), devant les sociétés d’assurance (+ 4,9%), alors que les institutions de prévoyance augmentent en médiane de 9%.
L’UFC-Que Choisir adresse un courrier à la ministre de la Santé
Face ces écarts tarifaires entre organismes, l’association estime que la résiliation à tout moment des contrats de complémentaires santé « est plus urgente que jamais ». En donnant aux assurés la possibilité de changer de contrat quand ils le souhaitent, après une première année d’engagement, cette mesure leur permettra de choisir le contrat le plus adapté à leurs besoins et à leur budget. Ils joueront ainsi leur rôle de régulateur du marché, et permettront, par cette concurrence ravivée, une baisse des prix ».
L’UFC-Que Choisir « exhorte le gouvernement à appliquer au plus tôt la résiliation à tout moment, sans attendre la date butoir du 1er décembre 2020 ». Elle a écrit ce mercredi 12 février à la ministre de la Santé pour que le décret de la mise en œuvre de cette mesure soit publié au plus tôt.
Méthode non représentative
En réaction à cette étude, la Mutualité française conteste la publication de l’association sur les augmentations des tarifs des complémentaires santé. « La méthodologie de l’association reposant sur un appel à témoignages limité à 500 exemples de contrats n’est en rien représentative, ni des 40 millions de contrats portés par les complémentaires santé, ni des tarifs pratiqués », peut-on lire dans un communiqué.
Hausse moyenne de 2,4% en 2020, selon la Mutualité
En outre, Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, rappelle qu' « en 2020 nous prévoyons que les cotisations des mutuelles évoluent comme les années précédentes, en fonction de l’augmentation des dépenses de santé qui augmentent en moyenne de 3% ». Ainsi, selon une étude de la Mutualité Française fondée sur un échantillon de 13 millions de personnes, la hausse moyenne est de 2,4% en 2020. Elle est plus faible sur les contrats souscrits en individuel (+ 2,2%) et est plus élevé en collectif facultatif (+ 2,5%) et en collectif obligatoire (+ 2,7%). « Le déploiement, depuis le 1er janvier, du reste à charge zéro n’a pas d’impact significatif sur le montant des cotisations », ajoute le président de la Mutualité Française.
Avant de conclure : « la résiliation à tout moment est contreproductive car elle casse les mécanismes de solidarité et fera augmenter le coût d’acquisition d’une complémentaire santé ».
Tout le monde sait que les cotisations flambent, que les remboursements sont obscures et incompréhensifs...
Mais militer pour la résiliation des contrats à tout moment, est une erreur de jugement innommable. Nous devrions peut-être informer UFC qu'il existe une loi rendant obligatoire la mutuelle dans l'entreprise. Soit la majorité des français. Donc, c'est l'entreprise qui décide et non l'assuré.