Cinq ans après une 1ère présentaion au Mido en 2019, un an après avoir remporté un Silmo d'Or - lors de l'édition 2023 - dans la catégorie vision, les lunettes e-progressives de l'entreprise belge Morrow Optics arrivent sur le marché français, distribuées par Novacel.
Fruit de 7 ans de recherche, le principe des e-progressives consiste à changer l'indice de réfraction grâce aux cristaux liquides encapsulés entre deux couches de verres (dont un a une surface progressive), afin de passer de la la vision de loin à la vision de près en un instant.
Le tout grâce à un dispositif électronique embarqué dans les branches de montures imprimées en 3D.
Une lentille à cristaux liquides est située entre deux couches de verres.
Comment ça marche ?
D'une simple pression sur un bouton situé sous la branche droite, un film de lentilles basé sur la technologie des cristaux liquides placé entre deux verres optiques est activé par un courant électrique qui modifie l'indice de réfraction de la lumière en moins de 0,6 secondes, offrant un ajustement allant jusquà 1 dioptrie sur une zone de 25 millimètres.
Ce procédé réduit les aberrations optiques et offre une vision panoramique plus importante qu'un progressif traditionnel, ce qui fait des e-progressives un équipement progressif électronique adaptif, ce qui diffère d'un bifocal électronique.
Le lancement officiel a lieu au Silmo 2024 sur le stand de Novacel. Les e-progressives seront rapidement disponible pour le marché suisse également, alors qu'elles sont disponibles en Belgique depuis 1 an.
Mode On/Off
L'équipement propose deux modes :
- Le mode Off qui offre une vision plus large pour les distances lointaines et intermédiaires pour les activités quotidiennes, une meilleure vision périphérique et une meilleur perception de la profondeur (pas de zone de lecture en bas du verre).
- Le mode On active la lentille à cristaux liquides qui offre l'addition nécessaire pour la vision de près offrant ainsi une large zone de lecture.
Spécificités techniques
- Champ de vision qui passe de loin à près (et inversement) en moins de 0,6 secondes
- Poids inférieur à 40 grammes
- Autonomie de batterie de 8 heures (rechargeable en 1h)
- Verres MR8, indice 1,6
- 16 montures (4 formes, 4 couleurs)
- Prix conseillé de vente entre 1000 et 1300 euros TTC
- Délai de livraison de 3 semaines
Jenkiz Saillet, DG de Novacel : « La question n’est pas de savoir si les lunettes qui intègrent de la technologie ont de l’avenir, mais plutôt qui va les produire et les distribuer. Ces dernières années, il y a eu de nombreux prototypes avec différentes fonctions informatiques et électroniques, mais rares sont ceux qui ont été commercialisés. Les e-progressives font partie de ces rares-là et nous sommes fiers de participer à l’aventure ».
Davide Airey, directeur des ventes de Morrow : « Les e-progressives viennent compléter le marché des verres progressifs en apportant un confort visuel idéal pour certaines professions comme les dentistes ou les garagistes, mais aussi par exemple les presbytes qui supportent mal les verres progressifs classiques. Notre technologie permet d'ajouter ou de retirer 1 dioptrie, mais il n'est pas exclu d'avoir à l'avenir la possibilité de modifier encore davantage l'indice de réfraction ».
Et puis un autre problème majeur, dans notre monde connecté on passe de la vision de loin (ou intermédiaire) au près plusieurs centaines de fois par jour. Vous vous voyez appuyer sur un bouton 100-200-300 fois par jour ? Je pense qu'au bout de la dixième fois on trouvera déjà ça pénible.
Faut donc être un néo presbyte qui n'est pas trop connecté et qui utilise sa vision de près uniquement pendant plusieurs dizaines de minutes d'affilé sans passer en permanence de la VL à la VP pour que le fait d'appuyer sur un bouton ne soit pas gênant.
Au delà de ça, la techno en elle même est formidable. C'est l'aspect pratique qui pose problème mais une fois que ce sera réglé ce sera révolutionnaire. Mais est ce que ça se règlera ? Le problème consistant à appuyer sur le bouton à chaque fois est sans doute le plus gros soucis. Car le reste est perfectible. Mais ce mécanisme en revanche pose problème car les gens n'auront clairement pas que ça à faire d'appuyer sur un bouton toute la journée ou pour regarder un truc juste pendant 10 secondes. Il faut rendre ça automatique pour que ce soit vraiment abouti. Avec des capteurs d'inclinaison de tête ou ce genre de choses. Mais ça c'est une autre paire de manches.
Je pense que c'est un début, qui intéressera peut-être qu'une infime partie de la population, plutôt aisée, ou des réfractaires aux progressifs classiques, et enfin, les geeks.
Il suffit de voir l'engouement pour les Ray-Ban Meta, qui sont aussi moches qu'inutiles pour se rendre compte que les e-marchés existent et vont se développer.
Rappelez vous de ce que l'on disait d'internet ou du e-commerce il y a un peu plus de 20 ans. Aujourd'hui, tout ça fait partie de notre vie quotidienne.
Le produit va s'améliorer, des concurrents vont venir apporter des solutions alternatives aux défauts de cette première version, la technologie, elle même va encore permettre de faire progresser les performances de ces lunettes du futur.
A suivre....
Alors que là il y a clairement des arguments concrets qui permettent de comprendre que ça n'est pas viable sans amélioration notable. Le fait par exemple (pour citer le plus gros problème) de passer du système "automatique" des progressifs à un système "manuel". Vous vous voyez appuyer sur un bouton 100-200 fois par jour dès que vous aurez besoin de votre VP ? Sans parler de l'absence totale de VI, ou encore de VP de plus de 1 dioptrie. Il est clair que ça posera plus de problèmes dans la pratique que ça n'en résoudra. Rien que passer d'un système automatique à un système manuel c'est un gros retour en arrière. Alors pour les gens qui lisent pendant 1 heure ou plus oui ok. Mais pour toutes les autres situations de la vie où on passe de la VL ou de la VI à la VP en permanence il y aura clairement un problème.
Entre le fait de de n'avoir un changement de correction que d'une dioptrie, un tarif disons-le très exorbitant pour le public, l'absence d'un léger remboursement des mutuelles, l'autonomie de 8 heures (certes, Lunettes rechargeables en 1h, mais les clients potentiellement intéressés par ces lunettes ont des journées plutôt longues, donc ou bien ils devront poser leurs lunettes pour les recharger et passer sur une autre paire, ou bien rester en "Mode Off" et ne pas avoir de vision de près et jouer avec les distances sur la Vision Intermédiaire pour tenter de lire quelque chose ...
Quant à l'explication du directeur des ventes de Morrow concernant le fait que les lunettes apporteraient un confort visuel idéal par exemple pour les garagistes et les dentistes, petit problème : les garagistes sont ceux qui rayent le plus leurs verres et qui cassent le plus leurs montures, déjà qu'à l'heure actuelle les garagistes ne mettent quasiment-plus leurs lunettes mais des loupes pour travailler (remplaçables vu leurs prix), les dentistes quant à eux pourraient être intéressés mais le problème, c'est que ce type de lunettes à l'heure actuelle ne servirait pas à un usage normal de la lunette, la lunette ne deviendrait qu'une paire VI - VP - VP sur corrigée .
-Quid de la qualité de la monture, à l'heure actuelle les fournisseurs de montures imprimées en 3D font [...]. sur [...]. à cause des montures qui se décolorent très vite.
-Quid du [...]. également, si un élément de la monture casse, que fait le client en attendant la pièce ?
-Quid des corrections également, que sera-t-il faisable de faire ? L'astigmatisme pourra-t-il être corrigé ? Un porteur qui a des prismes pourra-t-il en avoir ?
Beaucoup trop d'interrogations, de limites techniques et un tarif trop élevé vont faire que ce type de lunettes ne sera pas un succès .