Elargir les compétences des opticiens et des orthoptistes, telle est la proposition de la Cour des comptes, dans son rapport annuel sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale publié ce jeudi 4 octobre.
Pour raccourcir les délais d’attente chez les ophtalmologistes et faire face à une diminution de l’ordre de 20% de la densité moyenne des praticiens d’ici 2030 (évaluation de la Cour des comptes), les Sages préconisent d’« élargir l’offre de soins visuels de premier recours en redéfinissant les compétences des différents acteurs ».
« Sur de nombreux territoires, les patients se heurtent à des délais importants, même en cas d'urgence, pour obtenir une consultation, voire à des refus purs et simples quand ils ne sont pas déjà suivis », pointe la Cour des comptes. Sans « réorganisation de la filière visuelle », ces difficultés vont « s'accentuer », préviennent les Sages.
Si la répartition géographique inégale des ophtalmologistes ont déjà incité les pouvoirs publics à étendre les champs de compétences des orthoptistes et des opticiens, les ophtalmologistes « demeurent le pivot de la prise en charge des soins visuels, ce qui concourt à la rareté de l’offre et s’accompagne de rentes de situation ».
Elargir le champ de compétences des orthoptistes et des opticiens
Dans le détail, pour la Cour des comptes, « les bilans visuels et les consultations simples de premier recours devraient être confiés aux orthoptistes, qu’ils exercent dans un cabinet d’ophtalmologiste en tant que salarié ou dans leur propre cabinet en libéral ». La Cour propose de faire passer la formation de certains orthoptistes « en pratique avancée » d'un niveau Bac +3 à Bac +5. Rappelons qu’aujourd’hui, le travail aidé s’est déjà considérablement développé : 60% des ophtalmologistes exercent en cabinet aidé, selon le Dr. Bour, président du Snof*.
Sous réserve d’une formation complémentaire de niveau master (Bac +5) « leur permettant d’acquérir des compétences en optométrie et en diagnostic clinique des troubles de la réfraction », le rôle des opticiens devrait être élargi à la prescription en première intention des équipements d’optique médicale, selon les Sages. « Afin de prévenir des conflits d’intérêt, un patient ne pourrait acquérir un équipement d’optique dans le point de vente où il lui a été prescrit. Cette extension du champ de compétence des opticiens-lunetiers justifierait une réingénierie globale de leur formation initiale, voire son attribution à l’université », précise la Cour des comptes.
D'autres éléments sont abordés par ce rapport. En particulier la Cour préconise que : la prise en charge des équipements par les Ocam devrait être plus nettement recentrée sur les besoins médicaux. Ainsi, la fréquence des renouvellements des équipements pris en charge par les contrats responsables devrait être portée de 24 à 36 mois à moins d'une dégradation de la vue. Cette préconisation va à l'encontre des dispositions de la réforme RAC 0 qui confirment le renouvellement à 2 ans. Il est peu probable qu'elle soit suivie par les pouvoirs publics lors de la discussion sur le PLFSS 2019.
*Enquête Snof menée auprès des adhérents en juin 2018
Et c'est bien ça le problème : toutes les solutions, plus vaseuses les unes que les autres ont été essayées et aucune ne donne de résultat, comme on pouvait s'y attendre.
La seule solution viable et soigneusement évitée : les optométristes....
Prescrire et vendre une opération de la myopie n'est pas considéré comme honteux, alors pourquoi céder à la manipulation qui voudrait faire croire que faire un contrôle visuel, vendre et monter des lunettes, en maîtrisant tout la chaîne de manière à ce qu'il n'y ait qu'un seul professionnel responsable auquel pourra s'adresser le client, est anti naturel, ce qui est tout le contraire.
Le fait de morceler les responsabilité les dilue, ce qui fait que le client ne sait plus à qui s'adresser. Et qu'est-ce qui se passe dans 100% des cas ? Même si l'examen de vue n'est pas supportable, c'est quand même l'opticien et surtout son fournisseur, qui paye les nouveaux verres. Ca, ça n'est effectivement pas très sain. Que penseraient les prescripteurs s'ils recevaient la facture des verres à chaque fois que l'examen était faux ??
Est ce le patient qui est diagnostiqué "bon pour l'opération" doit se faire opérer par un autre praticien?
Si je répare ma Renault chez Renault, il faut que j'achète ma nouvelle Renault chez un autre concessionnaire Renault????
Le jardinier qui sème ma pelouse ne peut donc pas être le jardinier qui tond ma pelouse qu'il a pourtant contribué à faire pousser?!!
Eh! est ce que le boulanger à le droit de vendre le pain qu'il fabrique?
C'est tout pour aujourd'hui
Cela fait des années que l'on refuse de reconnaitre les compétences des opticiens à cause de ce conflit d’intérêt évident, alors que dans mon esprit, j'imaginais plutôt que l'opticien-optométriste qui souhaiterait mettre ces compétences à profit n'exercerait pas en magasin, mais en cabinet.
Qu'une même qualification ouvre la porte à deux métiers intimement liés, mais distincts, me semble être une excellente solution, souple et facile à mettre en œuvre, car les personnes déjà diplômées existent.
Si demain l'optométriste est reconnu prescripteur, je suis persuadé que beaucoup n'hésiteront pas à quitter leur magasin pour s'établir en libéral.