Le droit de primo-prescription des orthoptistes est maintenu. En revanche, le renouvellement, avec adaptation ou non, ne serait possible que si un bilan visuel a été réalisé par un ophtalmologiste. Le délai sera fixé par décret, et cela concerne le renouvellement par les orthoptistes et les opticiens.
Dans un communiqué de presse commun, les syndicats de la filière orthoptiste réaffirment leur volonté de pouvoir prescrire des lunettes et des lentilles, pour les corrections faibles. Alors que l’opposition des ophtalmologistes contre la promulgation de l’article 40 du PFLSS 2022 se durcit, le SNAO, le CNPO, la SFERO, la FFEO, le CNOE, l’UNRIO, l’AFO et les URPS Orthoptistes dénoncent une stigmatisation de leur profession.
Améliorer l’accès aux soins et à la santé visuelle
S’alarmant des délais de rendez-vous trop longs chez les ophtalmologistes, les syndicats d’orthoptistes rappellent que le manque d’offre de soins visuels impacte la santé de la population, notamment dans les déserts médicaux : « Les Français, bien au fait de la réalité, connaissent les vrais délais pour prendre rendez-vous avec un ophtalmologiste. Actuellement 40% des ophtalmologistes ont plus de 60 ans (60% dans 5 ans), ce qui laisse présager une plus grande difficulté de l’accès aux soins, aux équipements optiques ou au dépistage […] Nous appelons les responsables à modérer leurs propos et leurs actions pour l’amélioration de l’accès aux soins et la santé visuelle des patients dans notre pays. »
Les syndicats rappellent également que cette mesure a pour objectif d’atteindre l’application du « 100% Santé» en 2022. Et que la formation paramédicale des orthoptistes assure une sécurisation de la prescription de ces professionnels de santé formés et qualifiés.
La réalité est toute autre et bien connue : beaucoup d'ophtalmologistes tiennent dur comme fer à conserver le monopole des prescriptions (lunettes et lentilles), plus rémunératrices que la partie véritablement médicale de leur métier, et considèrent les opticiens comme des apprenti-sorciers se livrant à un exercice illégal de la médecine, mais n'hésitant pas (pour certains) à faire faire les mesures automatisées par leur secrétaire !
Personnellement, j'ai renoncé depuis longtemps à une quelconque reconnaissance de notre métier d'optométriste et de nos compétences. Je préfère de loin faire un travail de terrain auprès des ophtalmologistes, dont je reçois des ordonnances, et des orthoptistes : je leur rends visite, je vois comment on peut travailler ensemble, je les contacte pour des modifications d'ordonnance, pour des adaptations lentilles que je réalise.
Je crois beaucoup plus à une collaboration sur le long terme avec les ophtalmos plutôt qu'à une hypothétique reconnaissance qu'on nous avait promise quand on nous a vendu notre coûteuse formation.
Mon conseil : ne nous déchaînons pas contre telle ou telle profession mais adaptons-nous de façon locale. Allez rencontrer les ophtalmos et les orthoptistes de votre secteur pour créer de vrais liens, pas pour faire votre publicité. Montrez-leur que vous n'êtes pas un vendeur de lunettes, mais un véritable professionnel de l'optique. C'est un travail de longue haleine, mais il est payant.
Un de mes enfants démarre un BTS O.L. avec l'optique (jeu de mots) d'être optométriste, j'ai bien peur que rien n'évolue sur les années qui viennent, comme sur les 15 années dont vous parlez.
A moins de partir à l'étranger où le métier et les compétences des optométristes sont reconnus ...
L'optométrie n'est pas reconnu en France, par contre oui les opticiens savent faire et connaissent les verres mais le problème c'est de lier prescription et vente. On le voit bien avec toutes les pub pour le renouvellement qui ne mentionnent même pas les conditions d'accès...
Je vous retourne la remarque, inscrivez vous en licence d'orthoptie pour vérifier vos propos et acquérir les connaissances en pathologie, en examen complémentaire, etc... et on en reparle.
merci / OPTICIENNE AVEC OPTOMETRISTE MASTER / LA VIE EST BELLE !!!!!
Je vais répondre à votre message sur un ton beaucoup moins agressif, je vais vous demander d'en faire de même et de rester pro, comme tous les opticiens que je côtoie, si vous me faites l'honneur d'une réponse.
L'orthoptiste qui vous envoie un patient pour vérifier la correction, elle est probablement en libéral, et vous savez qu'en libéral en général les orthoptistes font de la rééducation, du bilan de l'oculomotricité et de la coordination entre les yeux, et quelques examens d'exploration (champ visuel par exemple).
Lorsqu'on est en libéral et qu'on reçoit des patients, on doit présupposer que le reste de la chaine visuelle a bien fait son boulot et que le patient a des lunettes bien adaptées à ses yeux. Que les symptômes du patient ne proviennent pas d'un problème d'optique, sinon le patient n'a rien à faire au cabinet d'orthoptie.
Donc il n'est pas toujours pertinent d'avoir un frontofocomètre dans son cabinet, si c'est pour mesurer une paire de lunettes tous les 6 mois.
=> Peut-être que l'orthoptiste qui vous envoie des gens pour une mesure n'a pas de fronto ?
Sur les prismes: En général, ce qui nous intéresse lorsqu'on prescrit un prisme, c'est de modifier un parallélisme qui n'est pas bon. Que le verre progressif ait un effet prismatique ne change rien, puisque les deux yeux sont équipés en progressifs quand on en porte.
Si on vous prescrit un prisme d'une ou deux dioptries base inférieure, on veut qu'il soit mis d'un côté et pas des deux, de façon à rétablir un parallélisme correct.
Les orthoptistes sont formés à la réfraction subjective depuis au moins l'élargissement de notre décret de compétences en 2007 de mémoire, ça fait partie intégrante de la formation. On la met en pratique dans les stages permanents qu'on a tout au long des 3 années d'études, notamment en hôpital (CHU), au contact permanent des ophtalmos.
Certains orthoptistes plus âgés ont eu une formation possiblement dépourvue de cet aspect, mais la formation continue existe pour ça. Pour ces "anciens" qui restent en libéral, pas besoin d'apprendre à faire une réfraction, ça ne sert à rien. D'ailleurs je doute que beaucoup de mes confrères/consoeurs en libéral se mettent à prescrire des lunettes, même avec un décret qui l'autorise.
Votre phrase "Mais madame on est toujours ignorant de ce que l'on ignore , VOUS NE SAVEZ PAS FAIRE LES REFRACTIONS C'EST TOUT ." m'amène au point suivant: je vois régulièrement passer, dans les espaces commentaires de ce site, des personnes qui sont très probablement opticien et possiblement optométristes, accuser les ophtalmos de faire des fonds d'oeil inutiles, se demander ce que l'ophtalmo fait de mieux que soi, voire même prétendre faire mieux que l'ophta. Il y a aussi ceux qui sont manifestement ignorants de ce qui constitue un examen chez l'ophtalmo. J'en ai rencontré un récemment en personne, il m'a confirmé être opto.
D'où mon message posté sur un autre article de la catégorie "Profession", à propos des examens ophtalmos, avec le fond d'oeil et la prise de tension intraoculaire.
Je vous la fais courte: Après des années passées à bosser avec les ophtalmos, je constate qu'on ne peut absolument pas dire au patient que ses yeux vont bien en n'ayant fait qu'une réfraction. Je ne compte plus le nombre de cas avec une acuité visuelle normale, et une anomalie dépistée au fond d'oeil et/ou à la tension (pondérée de la pachymétrie).
J'espère sincèrement que vous ne faites pas partie de ces professionnels de l'oeil qui ignorent la nécessité d'un bilan ophtalmique complet, systématique et régulier.
Bosser au contact des médecins de la filière, c'est l'assurance de ne pas s'enfoncer dans de fausses certitudes éloignées de la réalité, c'est l'assurance d'avoir des connaissances toujours "dans le coup" question science (et pratiques) médicale, physiopathologie, etc... On ne peut pas bosser avec un ophtalmo, voir ce qui se passe et ce qui est dépisté, et en même temps trouver l'examen du fond d'oeil superflu.
Je réagis ici parce que j'aime ma filière, et que je suis choqué par vos propos assassins en public. Je côtoie un paquet d'opticiens-optométristes parce que je fais du dépistage itinérant, et ça se passe super bien de partout où je vais, les opticiens sont reconnaissants d'avoir plus de taf et une solution de proximité pour les patients en manque de suivi, et moi de pouvoir m'appuyer sur un réseau d'opticiens de campagne/montagne. Des gens pros, aimables et qui rendent de sacrés services à la population locale et à la filière entière.
Je ne comprends pas cette animosité que vous avez...
Désolé pour le pavé, mais la loi de Brandolini m'oblige à pondre ça pour donner une suite correcte à ce que vous écrivez ici.
Il n'empêche que la réfraction fait partie de l'enseignement donné aux orthoptistes et que, même si vous écrivez le contraire en majuscule, les orthoptistes savent faire les réfractions...
C'est d'ailleurs fréquemment des opticiens que donnent les cours de réfraction au sein des écoles, peut-être remettez vous en question les compétences d'enseignement de vos collègues ? Les opticiens ne seraient pas aptes à enseigner efficacement selon vous ?
Concernant votre remarque concernant la formation, je vous ferai remarquer que les 3"O" travaillent normalement de concert et que le fait d'apprendre au côté d'oph (et non inféodée...) permet d'avoir un point de vue supplémentaire qui manque fortement à votre savoir personnel.