C'est la conclusion qu'on peut tirer du dernier rapport de la Drees* sur l'impact du 100% Santé qui compare l'année 2021 avec la période précédent la réforme.
En 2019, seuls 7 % des bénéficiaires d’un contrat de complémentaire santé avaient une garantie inférieure à 77,9 euros (paire de lunettes à verres simples), davantage pour les bénéficiaires de contrats individuels (12 %) que de contrats collectifs (2 %).
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En 2019, une minorité de contrats souscrits offraient une garantie inférieure à 172,20 euros correspondant à une paire de lunettes à verres complexes (8 % des bénéficiaires d’un contrat individuel et 2 % des bénéficiaires d’un contrat collectif). Les personnes les moins bien couvertes ont bénéficié de la réforme grâce à la hausse de leur garantie, sous réserve de consommer un dispositif médical du panier A.
La fixation des plafonds réglementaires de prix limites de vente pour le panier 100 % santé en optique à un niveau très inférieur à celui des lunettes majoritairement consommées et la préexistence d’offres sans reste à charge dans le panier libre semblent avoir eu pour conséquence un moindre effet de la réforme que pour d’autres biens (Cour des comptes, 2022).
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Un taux de pénétration toujours faible en optique
Le recours en optique ne semble pas avoir augmenté sous l’effet de la réforme : le nombre de patients ayant acheté un équipement d’optique en 2021 est proche de celui de 2019 et de 2018. Au final, les taux de pénétration du 100 % santé semblent au moins en partie liés aux niveaux de garantie proposés par les contrats de complémentaires santé avant la réforme. Les taux de pénétration sont nettement plus importants pour le dentaire (57% des prothèses vendues sont 100% Santé) et l’audiologie (39 % des prothèses auditives vendues sont 100% Santé), biens pour lesquels les bénéficiaires avaient majoritairement, en 2019, une garantie de remboursement inférieure à celle imposée par le 100 % santé.
À l’inverse, le taux de pénétration est beaucoup plus faible en optique, où presque la totalité des bénéficiaires avaient une garantie supérieure à la fois au prix limite de vente et au niveau de remboursement AMC imposé par le 100 % santé.
En optique, seulement 16 % des verres et 13 % des montures vendus en 2021 sont dans le panier 100 % santé. Hors bénéficiaires de la CSS, ces taux descendent respectivement à 7 % et 5 %.
*Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques
Les personnes en situation de précarité :
- Avec une couverture sociale mais sans complémentaire santé,
- Bénéficiaires de l'Aide médicale de l'Etat ,
- et les personnes sans aucune couverture sociale
en sont exclus, cela représente près de 4 millions de personnes en France...
Au fait, ces calculs, ils n'auraient pas dû les faire avant de mettre en place leur usine à gaz ?
Hors bénéficiaires de la CSS, ces taux descendent respectivement à 7 % et 5 %.
Le recours en optique ne semble pas avoir augmenté sous l’effet de la réforme : le nombre de patients ayant acheté un équipement d’optique en 2021 est proche de celui de 2019 et de 2018.»
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La sécu commence à tirer le bilan de trois ans d existence du 100% santé en optique. Et s aperçoit par exemple que moins de 2% des contrats collectifs avaient des garanties optique inférieures au 100% santé.
Avant de chercher encore une fois à accuser les opticiens, peut être serait il temps de se poser d autres questions :
Les contrats individuels et les personnes sans contrat seraient ils les parents pauvres d un système social qui privilégie les contrats collectifs donc les personnes salariées uniquement ?
Le nombre d équipements en optique n ayant pas augmenté, on se demande où sont les renoncements aux soins pour raisons financières mis en avant pour justifier le texte du 100% santé optique ?!
A moins que ces renoncements n avaient pas pour raison le prix "trop cher" des lunettes..? Peut être faut il aller voir du côté des Ophtalmo et des Ocam et de leurs complexités d accès et de fonctionnement ?
Quand va t on laisser plus de liberté aux opticiens pour améliorer l accès à une bonne vue ?
Est il utile de continuer à imposer une exposition de 55 montures de classe A ?
Effectivement, comme vous le dites concernant le renoncement aux soins, il faut voir au-delà de l'aspect prix : la prescription médicale, notamment dans les déserts médicaux, qui est plus que compliquée à obtenir.
En milieu rural, les prescripteurs "locaux" (pour lesquels il faut tout de même prévoir 45 min-1h de trajet aller) qui ont des plannings surchargés (et ils ne peuvent pas se dédoubler ni travailler 24h/24), et que les patients n'arrivent pas à joindre pour obtenir des rendez-vous.
Pour les personnes moins jeunes, qui sont habituées à la tranquillité de nos petites rues, la circulation en ville avec des avenues, des feux de circulation avec plusieurs voies, un trafic plus dense, est aussi un vrai frein pour aller consulter.
Je pense qu'il y a là une vraie problématique qui vient bien avant le coût des lunettes...