Face aux attaques médiatiques dont ils ont fait l'objet cette semaine*, les audioprothésistes, notamment représentés par le Syndicat National des Audioprothésistes (UNSAF) et le Collège National d'Audioprothèse (CNA), réagissent. Selon eux,« le problème est le reste à charge des patients » bien plus que le prix des appareils, « les tarifs de remboursement n'ayant pas évolué depuis les années 1970 ».
« Si le coût moyen d'une audioprothèse est de 1 535€ selon la CNAMTS, celui-ci comprend l'appareil lui-même, la prestation initiale (analyse, adaptation de l'appareil et réglages) et le suivi prothétique étalé sur 4 à 6 ans. L'audioprothésiste est en effet un professionnel de santé prescrit, dont les prestations s'appuient sur le matériel qu'il choisit, adapte et délivre, expliquent les deux organisations professionnelles. Le véritable problème réside davantage dans le reste à charge, bien trop élevé, que dans les prix des audioprothèses. Sur les 822 millions que représente le marché de l'audioprothèse, 114 M€ (14%) sont pris en charge par l'Assurance maladie obligatoire (AMO), 246 M€ (30%) par l'Assurance maladie complémentaire (AMC) et 462 M€ (56%) par les ménages. A titre de comparaison, les remboursements publics dans les pays limitrophes (Allemagne, Suisse, Italie) sont supérieurs à la somme moyenne de l'AMO et l'AMC en France pour les adultes ». Enfin, comme c'est le cas en optique, les audioprothésistes précisent que « les prix des audioprothèses ont moins évolué que l'inflation pendant les 17 dernières années ».
Les propositions des organisations professionnelles
Conscients de l'enjeu en termes de santé publique de l'accès à une audioprothèse de qualité, l'UNSAF et le CNA proposent aux pouvoirs publics de mettre en place des tarifs négociés accessibles au plus grand nombre avec un tarif « social » pour les bénéficiaires de la CMU-C, qui comprendrait une revalorisation à 850€ par appareil (pour les deux oreilles) et une augmentation du délai entre deux prises en charge, de 2 à 4 ans. Partenaire de longue date avec les pouvoirs publics, l'UNSAF propose également que les bénéficiaires de l'ACS puissent prétendre à ces tarifs, comme l'envisage une mesure du PLFSS 2014 pour les équipements optiques (lire notre news du 25/10/2013). Le panier de soins audio CMU-C , actuellement en cours de négociations comme le panier de soins optiques (lire notre news du 18/06/2013), s'il est déterminé avec la profession, pourrait être immédiatement opposable pour les ACS. « Il pourrait également devenir le prix plancher pour les contrats responsables », souligne le syndicat.
*lire notre news : « « Scandale » : après les lunettes, les prothèses audio (12/11/2013) »
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