Si les relations entre ophtalmologistes et opticiens n'ont pas toujours été évidentes, certains de vos confrères tentent d'innover en la matière afin de faire partie prenante de la chaîne de santé visuelle. Diplômé en 2001 de l'Iso Paris, Jacques Lemeunier est depuis 1 an propriétaire de La Maison de la Vision à Montpellier (34). Avec ses 6 salariés, pour un chiffre d'affaires d'un million d'euros en 2013, il est spécialisé sur le segment enfant. Il a ainsi tenu à développer des relations de proximité avec les prescripteurs de son secteur.
Acuité : Comment voyez-vous l'évolution des relations opticiens-ophtalmologistes ?
Jacques Lemeunier : Je la vois d'un très bon oeil, dans la mesure où le travail de l'opticien est le prolongement de celui de l'ophtalmologiste. La tendance générale ne le montrait pas jusqu'à présent, mais en l'état actuel, les choses changent. Les évènements récents autour de la loi Hamon, par exemple, rapprochent les ophtalmologistes des opticiens. Cette démarche a toujours été essentielle à mon sens et une série d'opportunités nous ouvre de nouvelles portes de discussions.
A : Quelle est votre façon de répondre à ce besoin et d'innover en la matière ?
J.L. : J'ai recruté une personne qui se charge des relations avec les prescripteurs (ophtalmologistes et orthoptistes, ndlr). Elle ne fait pas que cela mais j‘ai voulu que notre démarche soit basée à 100% sur la santé visuelle des porteurs. Nous allons même visiter les ophtalmologistes au-delà de notre zone de chalandise pour assurer notre notoriété, notamment parce que nous développons des niches. Le lien s'est créé facilement mais il faut avoir de la matière. Le sourire ne suffit pas ! Enfin, selon moi, ces relations ne valent que sur le long terme. Les ophtalmologistes sont tous différents, avec des attentes différentes, mais globalement ils souhaitent que nous fassions nos preuves. Une fois passé ce cap, tout se passe bien...
A : Et plus précisément en contactologie ?
J.L. : Quand nous visitons les ophtalmologistes nous parlons de plusieurs sujets. Pour le moment, je ne suis pas encore équipé en magasin pour faire de la contactologie mais je prépare le terrain car c'est un objectif fixé pour 2014. Les ophtalmologistes ont besoin d'être rassurés et de savoir qui, dans leur écosystème local, sur une zone de chalandise cohérente, peut être capable de répondre aux besoins de leurs patients. En contactologie, il faut particulièrement être à leur écoute. Ils n'ont pas tous le même rapport avec le sujet. La plupart prescrivent une correction avec une marque de lentilles et nous apportons un travail de conseil et de prévention. D'autres écrivent parfois une simple « kérato ». Il faut donc aller à leur rencontre pour voir ce qu'ils attendent exactement de nous.
La Maison de la Vision à Montpellier (34)