Secrètement gardées depuis leur rédaction achevée en mars 2013, les conclusions du rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) sont publiées au compte-goutte dans la presse. Alors qu'on apprenait le 15 juillet dernier que les opticiens font partie des 37 professions réglementées passées à la loupe par l'institution, il semblerait que le texte mette à mal les idées reçues sur l'optique.
Opticien, un des revenus les moins élevés des professions de santé réglementées
Le salaire net mensuel médian de l'opticien relevé par l'IGF s'élève à 2 563 euros. Notre profession arrive donc à la 30e place sur 37, loin derrière les masseurs-kinésithérapeutes (3 307 euros - 14e), les infirmiers libéraux (3 536 euros - 12e), les ambulanciers (4 170 euros - 11e), les médecins généralistes (5 666 euros - 10e) ou encore les pharmaciens (7 671 euros - 6e). Des chiffres qui ont fait réagir la profession et notamment le Syndicat des opticiens entrepreneurs (SynOpe) qui estime que, « comme nous l'affirmons HAUT et FORT depuis maintenant 2 ans, l'acharnement médiatique et législatif sans précédent que subit la profession au motif de tarifs et de marges supposés exorbitants n'est aucunement fondé ».
« Les opticiens présentent un taux de rentabilité (résultat net comptable/CA) comparable au taux de rentabilité dans l'économie française à savoir 7,9% (selon le rapport autour de 8% pour l'optique en 2010) pour un taux d'investissement quant à lui élevé (environ 35%), précise le syndicat. Autrement dit, la marge commerciale en optique correspond à une rentabilité équivalente à celle constatée globalement dans l'économie française ni plus, ni moins. Ce rapport va-t-il enfin tordre le cou aux idées reçues », questionne le SynOpe.
Vers une évolution du rôle de l'opticien ?
Le rapport indiquerait par ailleurs n'identifier « aucun obstacle à une évolution du cadre législatif et réglementaire qui rendrait plus aisée la prescription de lunettes correctrices par les opticiens. Il conviendrait alors de vérifier ex post le respect de la déontologie professionnelle de ces derniers ». En conclusion, il soulignerait « l'opportunité d'envisager une évolution de la réglementation en la matière, tout en invitant à renforcer le contrôle et le respect de la déontologie professionnelle ».
Commandé par Pierre Moscovici quand il était à la tête de Bercy, le rapport de l'IGF sur les professions réglementées a de quoi donner des sueurs froides à certaines professions, Arnaud Montebourg ayant clairement annoncé sa volonté d'en réformer certaines, avec l'objectif de redonner pas moins de 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux ménages. Après les opticiens, il y a donc fort à parier que d'autres professionnels voient leur avenir économique remis en question prochainement. Une loi devrait être présentée par le ministre de l'Economie à la rentrée.