Etablie par l'ophtalmologiste au cas par cas selon le profil de son patient, une durée de validité serait explicitement indiquée au bas de l'ordonnance. Elle permettrait que le renouvellement des lunettes délivrées par l'opticien directement sollicité soit pris en charge par l'assurance maladie et les mutuelles. Ceci dans les conditions habituelles, durant toute la durée de validité de l'ordonnance. Ce "circuit simplifié" est l'une des cinq propositions avancées par les ophtalmologistes de France pour enrayer le temps d'attente dans les cabinets, qui peuvent dépasser les 6 mois dans certaines régions."L'objectif est d'accroître l'accessibilité sans réduire la sécurité et la qualité" insiste le Président du SNOF Jean-Luc Seegmuller.
Les 5 propositions :
1/ Ajuster le nombre d'internes en ophtalmologie pour atteindre une proportion de 3,5% d'ophtalmologistes parmi les nouveaux médecins (contre 2,7% aujourd'hui).
2/ Augmenter fortement la démographie des orthoptistes, par une adaptation quantitative et qualitative de leur formation, pour atteindre un effectif de 5 500 à 6 000 en 2020 (soit 3 000 orthoptistes supplémentaires).
La délégation de tâche auprès de l'orthoptiste ne concernera que 3 des 7 parties de l'examen ophtalmique (réfraction, tension et motilité oculaire).
3/ Mettre en place des formations pour les autres aides de l'ophtalmologiste, notamment les secrétaires médicales, qui deviendraient Techniciens Aide-Soignant en Ophtalmologie (TASO), seconderaient les ophtalmologistes, sans aucune responsabilité autonome.
4/ Améliorer et inciter aux échanges d'informations (réfraction oculaire, acuité visuelle, caractéristiques des équipements optiques) entre ophtalmologistes et opticiens par l'instauration d'un "circuit simplifié."
Celui-ci ne pourrait bénéficier qu'aux seuls amétropes de plus de 16 ans venant pour un motif réfractif, soit selon les ophtalmologistes, à peine 16% de leurs patients.
5/ Maintenir et développer des plateaux techniques et chirurgicaux ophtalmiques qui assureront un accès aux soins et aux progrès, homogène sur tout le territoire.
Selon les ophtalmologistes de France, l'addition des effets des cinq trains de mesure permettra d'absorber un surcroît d'activité de 40 à 50% à l'horizon 2025-2030.
Ces propositions peuvent pour une part être rapidement appliquées par les ophtalmologistes (embauche d'orthoptistes, formation des secrétaires médicales, relation avec les opticiens et développement des plateaux techniques…) Mais une autre part (augmentation du nombre d'internes en ophtalmologie, d'orthoptistes et de TASO, remboursement des assurances maladie sur le renouvellement de lunettes sans visite chez l'ophtalmologiste…) devront obtenir l'aval des pouvoirs publics et des structures concernées, avant de pouvoir être appliquées.
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