« Manque de transparence et propositions exorbitantes ». Ça vous rappelle quelque chose ? C'est désormais en Belgique, que l'association de consommateurs Test-Achats dénonce le prix élevé des lunettes. Elle a mené l’enquête auprès de 8 fabricants de verres optiques et 89 opticiens. Pour remédier à la situation, cette organisation veut prendre modèle sur la France et demande qu'un devis obligatoire soit établi. Comme quoi notre système n'est pas si mauvais que les politiques et médias veulent bien dire puisque nos voisins s'en inspirent.
Les opticiens n’abordent pas le client de la même manière
A l’issu de cette étude, Test-Achats souligne que les écarts de prix entre les différents types de verres progressifs peuvent aller de quelques centaines d’euros à plus de 1000 euros. « Pour bien conseiller le porteur de lunettes, l’opticien doit l’interroger sur ces activités », fait savoir l’association. Or, ce n’est pas toujours le cas, « seuls 21 opticiens (24%) ont posé des questions sur les activités de la fausse cliente. Cette dame de 65 ans disait avoir reçu pour la première fois de sa vie une prescription pour des verres progressifs (corrections moyennes) et souhaitait garder sa monture. Elle voulait s’informer sur les types de verres et les prix ». L’organisation de défense des consommateurs s’est rendu compte que « la manière d’aborder le client varie considérablement d’un magasin à l’autre. Certains opticiens ont présenté les différences entre les types de verres de façon nuancée. D’autres par contre, tendent à grossir encore le trait ».
Les fabricants dans le viseur
Test-Achats trouve également inacceptable que les opticiens ne proposent pas plusieurs catégories de prix : « Dans plus de 50% des magasins, la proposition la moins chère coûtait plus de 600 € pour deux verres. Dans 20% des cas environ, l’opticien n’a proposé que des verres personnalisés. (…) Lorsque la fausse cliente a demandé des verres moins chers, elle n’a régulièrement reçu aucune alternative ou s’est vu proposer un produit encore très coûteux », argue-t-elle. Outre les professionnels de l’optique, l’association accuse les fabricants : « le prix des verres vendus par les opticiens est dans une large mesure déterminé par le fabricant lui-même, parce qu’il indique les prix de vente conseillés dans leurs catalogues. La pratique est également courante dans d’autres secteurs, mais l’absence délibérée de transparence est rare ». Et de poursuivre : « lors de son enquête, Test-Achats s’est heurtée à un manque de transparence, tant chez les opticiens que chez les fabricants de verres. Parmi les huit fabricants de verres contactés par Test-Achats, un seul a accepté de fournir son catalogue de produits et les prix de vente conseillés ».
Devis obligatoire
Cette organisation de consommateurs demande donc plus de « clarté et de transparence ». A l’instar de la France, elle souhaite que l’opticien « soit tenu d’établir un devis gratuit avant l’achat de lunettes, en mentionnant le fabricant, le type de verre et les options ». « De cette manière, le consommateur pourra plus facilement comparer les différentes offres avant de faire son choix définitif », conclut-elle.