La Centrale des Opticiens (CDO) a présenté ce matin les résultats d'une étude* menée avec le cabinet Gallileo Business Consulting sur le tiers payant en optique. Cette enquête vise à cerner les freins et les contraintes que posent en magasin la mise en place et la pratique du tiers payant. Voici ses principaux enseignements :
Une pratique très répandue, mais chronophage et lourde à gérer
- 93% des opticiens interrogés pratiquent le tiers payant : 2/3 d'entre eux le proposent systématiquement, 1/3 sont réticents et ne le pratiquent que sur demande du client ou s'ils risquent de perdre la vente.
- En moyenne, 6 clients sur 10 bénéficient du tiers payant chez les opticiens qui le pratiquent.
- Les 7% d'opticiens qui refusent de pratiquer le tiers payant mettent en avant une charge administrative trop lourde et leur souhait de préserver leur autonomie à l'égard des complémentaires santé.
- Les opticiens qui pratiquent le tiers payant consacrent en moyenne 6 heures par semaine à sa gestion administrative (31% entre 3 et 6 heures, 26% de 6 à 10 heures).
Quel impact sur la trésorerie et le CA ?
- Le délai moyen de remboursement d'un opticien par les complémentaires santé sur un dossier de tiers payant est de 3 semaines et 3 jours (1,7 semaine minimum, 5,2 semaines maximum). L'effort de trésorerie imposé par le tiers payant est ainsi estimé par Gallileo Business Consulting à 2,8% du CA de l'opticien.
- 49% des opticiens interrogés déclarent subir des pertes financières sur les dossiers de tiers payant : ceux-ci estiment qu'en moyenne, 3,5 dossiers / 100 ne sont jamais remboursés, ce qui représenterait 1,5% de leur CA.
- En revanche, 46% des opticiens qui ne pratiquent pas le tiers payant reconnaissent que ce choix leur fait perdre des clients : ils estiment ce manque à gagner à 6 clients par mois, soit 16% de leur CA annuel.
- Le CA moyen des opticiens qui pratiquent le tiers payant est 15,7% supérieur au CA des magasins qui ne le pratiquent pas. « C'est un constat. Cela ne veut pas dire que le tiers payant permet d'augmenter son chiffre d'affaires, car celui-ci dépend de tout un ensemble de facteurs », préviennent Maher Kassab, PDG de Gallileo Business Consulting et Fabrice Masson, directeur de la CDO.
La centrale va utiliser ces résultats pour mettre en place, avec sa commission Ocam, de nouveaux services pour ses adhérents. Ceux-ci seront présentés mi-mars.
*le projet a été mené en 2 étapes :
- un audit détaillé de la gestion du tiers payant auprès de 10 opticiens de la CDO (du 20 septembre au 15 novembre)
- une étude quantitative menée auprès de 607 opticiens de la CDO, sur la base d'un questionnaire (du 1er au 17 novembre 2010)
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