A quelques jours des résultats du BTSOL 2016 prévus le 13 juillet, et après avoir parlé du CQP nouvelle version, nous abordons cette fois, les formations en optométrie et en contactologie. Licence et Master sont utiles pour compléter et consolider son champ de compétences après le BTS OL. Richard Legras, responsable des formations d'optométrie à Orsay détaille pour acuite.fr les deux cursus.
Acuité : Pouvez-vous nous présenter l'Université Paris-Sud à Orsay ?
Richard Legras : Depuis 35 ans, l'Université Paris-Sud propose des formations en optométrie et forme plus de 1000 personnes par an. Ils peuvent obtenir la licence Professionnelle d'Optique puis le Master Sciences de la Vision.
A. Pour s’inscrire à la licence, comment procéder ?
R.L : Nous proposons la licence dans 14 centres sur l'ensemble du territoire. Pour s’inscrire, il suffit de télécharger le dossier d’inscription sur notre site internet et l’envoyer avant le mois de septembre. La durée de formation : 1 an à temps plein pour les étudiants en initiale et de 1 à 2 ans à temps partiel pour les salariés en formation continue. Le rythme moyen sur 2 ans est de 3 à 5 jours par mois. Chaque année, plus de 800 étudiants s'inscrivent à la licence pour un taux de réussite de 80%.
A. Quel est le programme de formation ?
R.L : Principalement de l’optométrie (200 heures), de la contactologie (200 heures) dont les 2/3 sont consacrées à des travaux pratiques ou des analyses de cas. Mais aussi de la Basse Vision et une sensibilisation aux urgences ophtalmiques, 40 heures. Nos élèves doivent également réaliser un travail d'études et de recherche, 120 heures de travail personnel tuteuré et un stage professionnel de 12 semaines pour les étudiants en formation initiale. Notre objectif est de les former vers le cœur de la profession en faisant l’acquisition de nouvelles compétences en examen de vue et en contactologie. A l'issue de la licence, les diplômés peuvent pratiquer les examens de vue et l’adaptation de lentilles de contact dans les magasins d’optique.
A. Et pour le Master ?
R.L : Après la licence, environ 400 étudiants suivent le master en initiale ou en alternance en 2 ans, 3 ans ou 4 ans. En Master 1, plus de 600 heures sont prévues, notamment en Dépistage en Santé Oculaire (200h), en Basse Vision (100 heures), en optométrie, en contactologie mais également dans des domaines scientifiques moins ciblés (neurosciences de la vision, éclairagiste, colorimétrie). L'année suivante, 300 heures de formation sont proposées notamment en Sciences de la vision, optométrie pédiatrie, biologie, optique physique, vision binoculaire et toujours de l’optométrie et de la contactologie. Objectif : un renforcement des connaissances pour qu'ils puissent prendre en charge des cas complexes en optométrie et en contactologie. Les élèves doivent également réaliser une étude expérimentale c'est-à-dire une petite recherche dans un domaine lié à l'optométrie.
A. Un stage est-il prévu ?
R.L : Oui. Pour les personnes en formation initiale, la première année est consacrée uniquement au cours avec des travaux pratiques. S'ensuit un stage de 6 mois dont au moins 2 mois doit être réalisé en milieu médical, dans un hôpital, une clinique ou chez un ophtalmologiste... De leur côté, les étudiants en alternance partent entre 30 et 45 jours. Certains de nos étudiants font des stages à l'étranger que ce soit en Australie ou d'autres pays européens. Mieux, 6 étudiants font chaque année leur Master 2 à Montréal dans le cadre d'un partenariat.
A. Quels sont les débouchés ?
R.L : A l'issue du Master, les possibilités sont importantes. Les diplômés peuvent travailler chez un ophtalmologiste, faire des examens de vue et adapter des lentilles de contact en magasin. D'autres enseignent dans une faculté, dans les écoles ou travaillent dans l'industrie. En moyenne un étudiant par an poursuit ses études en thèse.
A quand une interview de Vincent Gautier de l'ISV ou de Christophe Fontvieille de l'université de Nîmes, ou des autres responsables des nombreuses licences professionnelles universitaires?
A ma connaissance seul l'Institut Emmanuel d'Alzon propose encore des cours le dimanche et lundi en partenariat avec l'ISV de Saint-Etienne, avec des unités d'enseignement très complètes en optométrie.
Il est bon de voir l'essor de l'alternance mais déplorable de constater qu'il est impossible de se former lorsque l'on est adulte. Passé un certain âge, les avantages présentés par l'alternance n'ont plus de sens et sont même une charge supplémentaire pour l'employeur. Il faut rajouter à ceci l'impossibilité de faire une alternance car déjà salarié à temps complet, la petitesse d'une structure qui empêche tout sous effectif même ponctuels, ou d'autres implications personnelles. Il est encore temps pour se former !
Il serait souhaitable que la pratique qui se fait à l'Institut Emmanuel d'Alzon ne se perde pas et ne tombe pas dans l'oubli ou l'indifférence générale.