Dimanche 6 mai, 43 millions de Français sont appelés aux urnes pour élire le prochain Président de la République. Parmi eux, près de 2 millions de déficients visuels. Mais il n'est pas facile, pour un aveugle ou un malvoyant, de choisir le bulletin correspondant au candidat de son choix : aucun dispositif obligatoire n'est prévu pour faciliter leur vote. Ceux qui souhaitent remplir leur devoir citoyen doivent se débrouiller par eux-mêmes ou se faire aider.
Des solutions bancales
Le Code électoral formule une exception à la règle générale du vote : les handicapés peuvent se faire accompagner par une personne de leur choix jusque dans l'isoloir. Certains déficients visuels se font aussi indiquer l'ordre des bulletins sur la table et le mémorise. D'autres préfèrent choisir « leur » bulletin chez eux, parmi ceux envoyés à domicile, et l'emmène dans leur poche au bureau de vote. Mais toutes ces méthodes sont imparfaites : elles peuvent mettre à mal la confidentialité du scrutin et ne sont guère confortables pour l'électeur.
Les machines à voter
Une solution a priori évidente serait d'émettre des bulletins de vote en braille. Mais elle ne serait guère efficace, moins de 1% des déficients visuels le comprenant. Elle aurait par ailleurs un coût trop élevé, a estimé le groupe de travail réuni en 2011 par le Défenseur des Droits, saisi par l'association Valentin Haüy. Celui-ci propose d'imprimer sur les bulletins un flash-code pouvant être traduit par un smartphone. « Mais une telle évolution du matériel électoral ne peut se faire en quelques mois. Au mieux, une expérimentation pourrait être envisagée pour les élections locales de 2014 », regrette le Défenseur des Droits. Les « machines à voter », équipées d'un système audio, apparaissent comme l'outil le plus adapté dans l'immédiat. Mais à ce jour, seule une soixantaine de municipalités françaises a investi dans ces appareils, dont le prix s'élève à 5 000 euros l'unité.
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