Voir ou conduire, il va falloir choisir ! Alors qu'en optique on cherche à neutraliser les effets nocifs de la lumière bleue (à l'instar du traitement Seecoat Blue de Nikon), des chercheurs du CNRS ont récemment publié une étude démontrant qu'elle serait efficace dans la lutte contre la somnolence au volant, première cause de mortalité sur les autoroutes. Le café ne serait alors plus le seul remède contre l'endormissement. Désormais, une lampe à Led émettant une lumière bleue en continu pourrait être placée à l'avant d'une voiture comme « système électronique anti-somnolence embarqué ».
La lumière bleue aussi efficace que le café
L'expérience a été testée sur 48 hommes en bonne santé, âgés de 33,2 en moyenne : les scientifiques ont noté le nombre de fois où les conducteurs ont franchi de manière involontaire les lignes blanches latérales. Les « cobayes » ont parcouru 400 kilomètres entre 1h et 5h, pendant trois nuits espacées d'une semaine. Dans un premier temps, le conducteur prenait deux tasses de café. La deuxième fois, il devait boire deux tasses de décaféiné. Enfin, il conduisait avec une lampe Led installée sur le tableau de bord. Résultat : la lumière bleue a entraîné quinze franchissements de lignes, contre treize pour le café et vingt-six pour le décaféiné. Notons tout de même que 17 % des témoins, éblouis par la lampe, n'ont pas pu réaliser le test. « Pour les autres, la lumière bleue est aussi efficace que le café pour améliorer la conduite automobile nocturne, explique les chercheurs. Nous allons désormais vérifier si ces premiers résultats se reproduisent sur un plus grand nombre d'hommes, mais également chez les femmes et les personnes âgées. L'une des applications pourrait être la conception d'un système anti-somnolence embarqué au sein du véhicule », concluent les auteurs de l'étude.
Vigilance sur les routes mais à quel prix ?
La lumière bleue est omniprésente dans notre environnement : source TFT (ordinateur, télévision, ...), LED (écran de téléphone, ampoule à économie d'énergie, phare automobile, éclairage public) ou encore tube fluorescent... Ces lumières artificielles présentent un spectre lumineux déséquilibré par rapport à celui de la lumière naturelle et des pics de lumière HEV. Sa fréquence ne lui permettant pas de se focaliser sur la rétine, la lumière bleue cause des aberrations chromatiques, une image floue et des pertes de contraste, qui engendrent à leur tour des maux de tête, des irritations et sécheresses oculaires, ainsi que des pertes d'attention. Le capital visuel est aussi touché. Les pics de lumière HEV et sa courte fréquence d'émission la rendent quinze fois plus nocive pour la rétine que les autres radiations : une exposition intensive, cumulative ou prolongée peut causer une maculopathie et contribuer, selon certaines autorités scientifiques*, au développement de la cataracte. Les pics de lumière HEV trompent l'organisme et provoquent par ailleurs un dérèglement du rythme circadien (rythme biologique sur 24h) et des troubles de l'humeur. Bref, mieux vaut peut-être une bonne tasse de café ou une sieste avant de prendre la route !
(*) Alexander Wunsch, expert en médecine vibratoire et photobiologie - Interview par Benjamin Seiler, 2009 Docteur Francine Behar-Cohen, fondatrice de l'unité INSERM 598 dédiée à la physiopathologie des maladies oculaires - Interview TF1, 2010.
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