Marisol Touraine compte bien réaliser quelques économies en autorisant la prescription de l'Avastin contre la DMLA. Si un premier décret aurait été rejeté en Conseil d’Etat, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a été saisie pour « évaluer l’utilisation de l’Avastin » dans cette situation hors autorisation de mise sur le marché (AMM). Aussi, dans un courrier en date du 21 octobre, l’organisme réclame au laboratoire Roche toutes les informations disponibles sur le traitement, sous trois mois. « Il s’agit également d’estimer le nombre de patients potentiellement concernés en France par cette utilisation et de proposer un projet de protocole de suivi », précise-t-il.
Ainsi, l’ANSM pourrait autoriser la prescription de l’Avastin dès 2015 par le biais d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU), valable trois ans et renouvelable. Rendue possible depuis 2013, cette mesure permettra de vendre le médicament sans attendre les longues procédures de demande d'AMM qui ne peuvent être initiées que par le laboratoire producteur, soit Roche. Ce dernier n'a cependant aucun intérêt à engager cette procédure, puisque c'est sa propre filiale Genentech qui a vendu le Lucentis à Novartis. Roche reçoit donc des royalties sur les ventes du produit de son concurrent... Les deux laboratoires ont d’ailleurs été condamnés à une amende pour « entente illicite » en Italie.
La décision de l’ANSM mettrait alors fin à plusieurs mois de débat autour des deux médicaments. Rappelons que l'Avastin coûte trente fois moins cher que le Lucentis, remboursé à 100% et qui a mobilisé 438 millions d'euros à l'Assurance maladie rien qu'en 2013.