Invité hier 12 juin du "12-15" de BFM Business, Alain Afflelou a descendu en flèche la vente en ligne d'équipements optiques. "Pour moi, les lunettes sur Internet, c'est impossible ! On a besoin de les essayer, de les ajuster. Recevoir trois montures par la poste, pour les retourner si ça ne va pas, ça ne correspond pas au métier. Les porteurs de lunettes ont envie d'autre chose", a-t-il déclaré. En ajoutant : "C'est parce que Marc Simoncini (le créateur du site Sensee.com, qui affirme "diviser le prix des lunettes par deux", ndlr) n'est pas du métier qu'il tient ces propos".
Concernant les prises de mesures à distance, Alain Afflelou affirme que "ça ne fonctionne pas". Bref, il "ne croit pas une seconde aux lunettes sur Internet !". Et met en garde contre la vente en ligne de lentilles : "je ne le fais pas car je n'ai pas la garantie de la source d'approvisionnement". Alain Afflelou affirme ne pas préparer de riposte aux "e-opticiens", mais assure que s'il le faisait, "c'est par 6 qu'il diviserait le prix des lunettes". Selon lui, le modèle des pure-player (de type Sensee.com) manque de pertinence, car ces sociétés n'ont pas de réseau de magasins, et "il en faut pour recevoir les clients, ajuster les lunettes, les contrôler..."
"Mon succès repose sur l'innovation"
Sur BFM Business, Alain Afflelou a par ailleurs confirmé le rachat (effectif le 12 juillet) d'une partie de son groupe par Lion Capital. Il conservera sa participation actuelle, soit 23% du capital. L'opticien fête cette année ses 40 ans de carrière : son premier magasin a ouvert en mars 1972 dans la banlieue de Bordeaux. Secret de son succès : "la création de produits innovants qui répondent aux attentes des gens. On m'a critiqué mais aussi copié. Aujourd'hui, tout le monde a une deuxième paire". Côté entrepreunariat, Alain Afflelou affirme n'avoir jamais été tenté par d'autres secteurs que l'optique ou l'audition. "Je n'aurais déjà pas assez de 10 vies pour faire ce que j'ai à faire dans mon métier", déclare-t-il. Enfin, pour lutter contre les effets de la crise, il préconise aux chefs d'entreprises de "viser l'excellence, le beau et le très beau".
Magasin