Le low cost, né dans les années 1990 avec le transport aérien, investit peu à peu de nombreux secteurs économiques. Ce concept, différent du discount (qui consiste à brader des marques) est basé sur la vente de produits à bas prix, en réduisant les coûts de fabrication, de commercialisation et de communication.
Le low cost se retrouve aujourd'hui aussi dans la santé. Aux Etats-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne, les cliniques proposant des consultations et des soins basiques à moitié prix connaissent un essor sans précédent.
En France, ce phénomène voit le jour en pharmacie : 400 officines proposent déjà des gammes de produits à bas prix, notamment des compléments alimentaires, des articles d'hygiène ou d'orthopédie.
En optique, Plurielles d'Alain Afflelou et Générale d'Optique surfent déjà sur cette vague. La Guilde des Lunetiers ouvre à son tour une enseigne low-cost, baptisée Lun's Eyewear.
Si cette stratégie connaît dans notre pays un certain succès pour les produits alimentaires, la coiffure ou l'esthétique, comment le consommateur accueillera-t-il son développement dans les domaines relatifs à la santé ? Selon la Sofres, 55% des Français achètent dès que possible des marques 1er prix ou des marques de distributeurs, mais "le low cost au sens strict aura du mal à s'imposer en pharmacie. Les professionnels de santé ne sont pas désireux de s'identifier à des produits dont le seul intérêt serait la modicité des produits" a déclaré Frédéric Jente, Directeur adjoint des ventes du groupe Evolupharm, dans une récente édition du Quotidien du Pharmacien.
Cette analyse peut s'adapter à l'optique : si un pouvoir d'achat en berne pousse certains clients vers ces points de vente (31% des Français ne souhaitent pas augmenter leurs dépenses pour leur vue), nombreux restent attachés à la qualité des marques lors d'un achat de lunettes. Et dans l'esprit d'une forte proportion de consommateurs, notamment les catégories socioprofessionnelles élevées, premiers prix et MDD sont encore synonymes de moindre qualité.
Ces enseignes ont l'avantage de pratiquer une transparence sur les prix pour le consommateur, aujourd'hui très sensible à cet argument. Notons également que, dans notre secteur, le discount et le low cost totalisent environ 20% du marché.
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