Dans un communiqué suivi d'une conférence de presse, le Rassemblement des opticiens de France (Rof) s'est positionné sur la télémédecine (voir l'interview vidéo de son président Jean-François Porte ci-dessus).
Dans un contexte de tension démographique en ophtalmologie (vieillissement des effectifs d'ophtalmologistes et concentration dans les grandes villes) :
- Le Rof souhaite rappeler qu'à ce jour la téléconsultation, réalisée en application de l’article L. 6316-1 du CSP, est légale au sein des magasins d’optique.
La téléconsultation se développe pour répondre aux besoins des patients/clients confrontés, à date, aux difficultés d’accès aux rendez-vous ophtalmologiques (délai supérieur à 6 mois, pas de prise de rendez-vous pour les nouveaux patients, problématique de mobilité). La téléconsultation est un dispositif essentiel pour garantir l’accès aux soins visuels des Français, et les opticiens ont un rôle majeur dans son déploiement, à travers l’investissement qu’ils engagent pour proposer ce service, en collaboration avec les ophtalmologistes et les orthoptistes.
- Nous observons le développement d’autres dispositifs de télémédecine en optique, souvent qualifiés de « téléexpertises ».
Le plus souvent, après avoir administré un questionnaire médical, l’opticien réalise une réfraction dont les résultats sont envoyés à un ophtalmologiste à distance qui interprète les résultats en différé et délivre, le cas échéant, une ordonnance, sans échanges avec le patient.
De tels dispositifs ne sont pas conformes au cadre législatif et réglementaire actuel.
Par conséquent, le ROF n’est pas favorable à ce type de parcours de soins, qui ne respecte pas, à ce jour, les prérogatives d’exercice du métier d’opticien, ni le cadre légal de la téléexpertise.
- Par conséquent, le Rof demande au Collège national professionnel d'ophtalmologie (CNPO) et au Syndicat National des Ophtalmologistes de France à pouvoir conduire ensemble, dans les prochains mois, les travaux nécessaires à l’élaboration de ce protocole de coopération, à la définition des expérimentations qui en découleraient, et aux modalités de mise en œuvre.
A une heure où l accès aux soins est amélioré en s appuyant davantage sur des délégations de tâches aux paramédicaux dans une synergie des compétences, je vois ici le syndicat ROF se démener pour que l opticien investisse des sommes folles sur du matériel et sur de l espace foncier tout en faisant en sorte qu il n ai pas le droit de l'utiliser ni de facturer des prestations de professionnel de santé.
Contrairement à ce qui est affirmé ici, il faut rappeler aux opticiens qu ils ont le droit de faire des examens de vue même en l absence d ordonnance. Ils peuvent même délivrer si nécessaire des équipements ! Cela s appelle la délivrance d urgence (article D. 4362-13 du code de la santé publique).
Mais en présence de ces télécabines, aura t on encore besoin de maintenir ce texte de loi ou même de laisser aux opticiens la possibilité d adapter une ordonnance ?
Le système de santé se réorganise vers davantage de coopération. Nous avons une place à revendiquer en faisant reconnaître nos capacités de prestation, pas en les déléguant hors de nos mains !