Le 16 octobre dernier, acuite.fr vous a dévoilé les nouvelles prérogatives pour les opticiens-lunetiers dans le cadre d'un renouvellement d'équipement optique.
Par arrêté de la ministre des affaires sociales et de la santé, la liste indicative des situations médicales pour lesquelles le médecin peut limiter la durée d'adaptation de la prescription par l'opticien-lunetier dans le cadre de la délivrance de verres correcteurs ou de lentilles de contact oculaire correctrices a été publiée ce vendredi 28 octobre, au Journal Officiel (JO). Elles sont au nombre de 27 :
Troubles de réfraction :
- myopie ≥ - 6 dioptries et/ou longueur axiale ≥ 26 mm ;
- changement d'axe ≥ 20° en cas d'astigmatisme ≥ 0,75 dioptrie ;
- pour toute amétropie, une modification de 1 dioptrie ou plus en 1 an.
Troubles de réfraction associés à une pathologie ophtalmologique :
- glaucome ;
- hypertension intraoculaire isolée ;
- pathologies rétiniennes (dont DMLA, rétinopathie diabétique…) ;
- cataracte et autres anomalies cristalliniennes ;
- tumeurs oculaires et palpébrales ;
- antécédents de chirurgie réfractive ;
- antécédents de traumatisme de l'œil sévère et datant de moins de 3 ans ;
- anomalies cornéennes (notamment greffe de cornée, kératocône, kératopathies, dystrophie cornéenne, etc.) ;
- amblyopie bilatérale ;
- diplopie récente et/ou évolutive.
Troubles de réfraction associés à une pathologie générale :
- diabète ;
- maladies auto-immunes (notamment Basedow, sclérose en plaques, polyarthrite -rhumatoïde, lupus, spondylarthrite ankylosante) ;
- hypertension artérielle mal contrôlée ;
- syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) ;
- affections neurologiques à composante oculaire ;
- cancers primitifs de l'œil ou autres cancers pouvant être associés à une localisation oculaire secondaire ou à un syndrome paranéoplasique.
Troubles de réfraction associés à la prise de médicaments au long cours pouvant entraîner des complications oculaires, notamment :
- corticoïdes ;
- antipaludéens de synthèse ;
- tout autre médicament qui, pris au long cours, peut entrainer des complications oculaires.
Troubles de réfraction associés à des situations pouvant altérer potentiellement la tolérance des lentilles de contact oculaires, notamment :
- pathologie ou altération de la surface oculo-palpébrale (cornée, conjonctivite, face interne des paupières, allergies) ;
- anomalie du film lacrymal ;
- antécédents infectieux ou inflammatoires avec des lentilles de contact ;
- instabilité des lentilles de contact ;
- port nocturne des lentilles de contact.
"Cette liste des situations ou circonstances associées n'est ni exhaustive ni impérative et elle ne remplace pas le jugement clinique de l'ophtalmologiste. Celui-ci décide au cas par cas s'il y a lieu de limiter le renouvellement avec adaptation en l'expliquant au patient. Il est recommandé que le médecin prenne en compte le degré de compréhension du patient et son implication dans sa prise en charge ophtalmologique", précise l'arrêté.
ce qui veut dire que les patients qui ne sont pas dans la liste ne peuvent avoir une ordo limitée du style non modifiable ,non renouvellable....
Dès lors, quel est l'intérêt de ce texte? Les ophtalmologistes devront ils motiver les limitations d'adaptation de leurs ordonnances?
Auront ils la possibilité de s'opposer à postériori à une adaptation par l'opticien sur la base de cette liste? (Je pense en particulier aux modifications supérieures à 1 dioptrie ou à 20°)
Quelques précisions seraient les bienvenues...