3 textes réglementaires concernant la primo-prescription de lentilles de contact par les orthoptistes ont été publiés au Journal Officiel* vendredi 12 juillet 2024. Ils sont disponibles en pièces jointes.
Le premier arrêté indique ce que doit comporter l'ordonnance
Le 2e précise les contre-indications
Le 3e concerne la formation en contactologie
1. Caractéristiques obligatoires sur l'ordonnance
L’ordonnance médicale ou orthoptique rédigée pour la délivrance par l’opticien de lentilles de contact oculaire doit comporter les caractéristiques essentielles suivantes :
- marque commerciale ;
- nom du modèle de lentille et référence dans le catalogue du fabricant ou du fournisseur ;
- type : souples ou rigides, perméables à l’oxygène/autres ;
- rayon et diamètre ;
- fréquence du renouvellement et type de port ;
- type d’entretien et nom de la solution d’entretien.
Ces caractéristiques sont à préciser sur l’ordonnance médicale ou orthoptique en tant que de besoin.
2. Contre-indications
- pathologie ou altération de la surface oculo-palpébrale (cornée, conjonctive, limbe, face interne et externe des paupières, allergies) ;
- anomalie du film lacrymal ;
- antécédents infectieux ou inflammatoires avec des lentilles de contact ;
- instabilité des lentilles de contact ;
- port nocturne des lentilles de contact ;
- dans le cadre d’une première délivrance de lentilles, traitement topique à visée thérapeutique par collyre ou pommade (notamment traitement antiallergique, lubrifiant de type larmes artificielles, antiglaucomateux…) ;
- traitement général anti inflammatoire y compris traitement dermatologique contre l’acné (antibiotiques per os, isotrétinoïne ou dérivés…) ;
- astigmatismes irréguliers, aphaquie ;
- toute évolution de la réfraction d’une dioptrie ou plus en un an
3. Formation en contactologie pour les orthoptistes
Pour réaliser le bilan visuel préalable à la prescription de lentilles de contact oculaire souples, l’orthoptiste diplômé avant 2017 doit suivre une formation comprenant 7 modules (disponibles en pièce jointe).
- La formation est d’une durée de 14 heures. Elle est dispensée en présentiel ou en classe virtuelle.
- Une attestation est délivrée par l’organisme de formation à l’orthoptiste formé.
L’orthoptiste diplômé après 2017 est dispensé de la formation susmentionnée.
Le SNAO salue la publication des textes
Attendus depuis avril 2022, suite à la loi de finance 2022, ce délai avaient fait perdre patience le Syndicat national autonome des orthoptistes et sa présidente Mélanie Ordines. En avril dernier, nous publiions un article intitulé Coup de gueule des orthoptistes qui dénoncent une attente intolérable et l'inertie du gouvernement.
Suite à la publication de ces textes réglementaires, le SNAO déclare être satisfait, soulignant l'absence de formation complémentaire pour les orthoptistes formés après 2017 : « Cette décision met en lumière la confiance renouvelée du ministère de la Santé envers notre profession et souligne le rôle crucial des orthoptistes dans la filière visuelle et l'accès aux soins en France ».
Le SNAO se gargarise, cela démontre bien leur côté uniquement syndicaliste et lobbyiste, aucunement objectif et désolé si des orthoptistes compétents me lisent, ils en oublient la qualité du service rendu aux patients car ils savent très bien que leur formation dans ce domaine est ridicule, bien inférieure à celle du BTS OL et infiniment moins qu'en master/maîtrise alors qu'au contraire ils montent au créneau pour dénoncer le moindre droit acquis par les opticiens.
On parle de développer la communication et la synergie des 3O, sans respect de notre profession cela est difficile.
En fait les orthoptistes acquièrent petit-à-petit les droits espérés depuis longtemps par les optométristes, l'orthoptiste de demain deviendra finalement un optométriste mais bien moins compétent dans tout ce qui est bilan visuel et contactologie (j'espère toujours expert en analyse et rééducation des problèmes binoculaires pour lesquels leur profession existe). Ceci dû entre autres causes par un grand nombre d'ophtalmologistes et le SNOF pour qui "optométriste" est un gros mot.
L'espoir pour un meilleur accès à des soins visuels de qualité est que les opticiens-optométristes sont actuellement toujours bien plus nombreux et accessibles, j'ai l'impression que les ophtalmologistes commencent à nous faire confiance notamment en embauchant certains à leurs côtés. Soyons professionnels et montrons-le, prenons le temps de faire un petit-compte-rendu, le chemin est malheureusement long mais il faut aller dans ce sens-là.